Mois d’Aout & Septembre
49 – Des Pays-Bas à la Belgique, ça passe vite ! 4 – 8 aout
En partant du squat, j’avais dans l’idée de m’approcher le plus possible d’Amsterdam – situé à environ 120km – pour dormir quelque part avant, et profiter de la ville le lendemain en arrivant tot. Mais j’étais serein, donc je suis parti assez tard et tranquillement. Je me suis fait un pause déjeuner vraiment relax, tout en lisant le troisième tome de « Conversations avec Dieu » qui est une trilogie aussi riche et profonde que curieuse, parfois ˆˆ Et juste en reprenant la route, je me rends compte qu’il me manque… mon MP3 ! Laissé au squat pour partager ma musique, je ne peux pas trop m’en passer pour mes spectacles de rue ! Du coup, ça s’est vite transformé en « faux-départ » et j’ai rebroussé chemin pour aller à la rencontre de mes récents amis. J’ai finalement repris la route que vers 20h, mais avec l’envie de foncer pour quand meme avancer ! Alors j’ai pédalé jusque 22h… et j’ai choisi de faire du camping sauvage. Mais aux Pays-Bas, avec des campings partout, c’est pas vraiment apprécié. Là, je n’avais besoin d’aucun service, et je voulais m’en faire au moins un. Alors j’ai trouvé cet endroit. Regardez bien, zoomez. Il y a bien une tente là dedans. Je l’ai prise au matin, avec de la lumière et à 15m. Je crois que c’est le meilleur que j’ai fait en terme de discrétion tout en étant aussi proche : une piste cyclable passait à 5m derrière les arbres, et la route à 10m. Il fallait juste faire attention au bruit : un « Ziiiiiiip » de sac de couchage, c’est pas commun comme son venant d’un bosquet !
Et le lendemain, j’ai donc plus de route à faire… Je ne traine donc pas trop, et c’est un peu en coup de vent que je traverse la ville d’Amersfoort, en en gardant pourtant un excellent souvenir ! C’est une belle ville médiévale, cerclée par des douves et des bouts de murailles très bien conservés. Tout le centre est réservé aux piétons et respecte une ambiance authentique et reposante. Bref, j’y aurai très volontiers jonglé, mais j’avais alors en tete d’arriver rapidement à Amsterdam que j’avais hate de voir. Et au fil des villes traversées, je dois dire que j’ai vu la plus grande diversité de solutions pour se déplacer à vélo en famille. De la remorque à l’avant – ici avec des triplés! – à celle à l’arrière, en passant par le siège au niveau du guidon, sur le porte bagage, voire meme un axe qui relie le vélo d’un parent… à un petit vélo derrière, avec un bout de choux qui commence à pédaler (mais un peu dans le vent ahahah), ça a été riche ! Et ce sont des idées qui me resteront certainement en tete, si vous voyez ce que je veux dire…
Et puis je suis arrivé à Amsterdam. Là, ma principale préoccupation était le logement. Parce que autant d’habitude j’étais vraiment très serein en me disant que je pourrais toujours aller en auberge si je ne trouve pas mieux, autant là, et bien ce n’était pas possible. Non pas parce qu’il n’y en a pas, mais parce qu’elles sont à 30e ! Déjà que 20 me parait vraiment limite, alors payer 30 pour etre dans un dortoir, j’ai décidé que ce ne serait pas pour moi. En solution alternative, j’avais un contact rencontré en Roumanie (mais qui n’a finalement pas répondu ) et une adresse d’un lieu associatif et social, recommandé par mon amie Ari, mais qui dont je n’ai pas trouvé l’adresse. En fait, j’en avais une, mais pas la bonne du tout… Du coup, j’ai traversé la ville les yeux biens ouverts, mais en me disant que je jonglerai et me baladerai un fois cela trouvé. Or, je n’ai pas trouvé.
Alors j’ai repris la route. Amsterdam, j’y retournerai peut-etre, mais meme si c’était sympathique, le plus beau que j’ai vu était surtout dans l’intérieur des terres. En particulier les maisons isolées sur des ilots avec des canaux et des petits ponts, c’était mignon ˆˆ Il n’empeche que je me demande bien comment ça se vit au quotidien, en particulier avec l’humidité et le risque d’eaux stagnantes, mais ce sont eux les experts !
En plus de tout ça, il ne faisait vraiment pas très beau, et j’avais meme assez froid sur la route. A ce moment là, je me suis dirigé plein pot vers la Belgique et j’ai dormi dans un petit camping pile sur la route. Le lendemain, je suis parti un peu tard, mais j’ai continué de pédaler jusque 21h30. N’ayant pas pu jongler aux Pays-Bas, j’y ai donc beaucoup dépensé, et j’ai refait un camping sauvage pour alléger la note. Je me suis mis dans une foret, mais j’ai quand meme été vu le matin, et meme si je n’ai pas eu de remarque, je n’ai vraiment pas trainer à tout ranger et repartir.
Et puis je suis arrivé à Antwerpen en Belgique, avec une belle et très impressionnante cathédrale.
Antwerpen ou… Anvers, en français. Je profite de l’occasion pour exprimer mon opinion à propos de l’idée saugrenue de… traduire les noms de ville. Je peux comprendre qu’on en change l’orthographe pour que la correcte prononciation soit plus facile à saisir, mais pourquoi changer complètement le nom ?? A part créer de la confusion, je ne vois vraiment pas. Antwerpen, Anvers; Krakow, Cracovie;Tirane, Tirana; Genova, Genes; et j’en passe (beaucoup)… Bref.
Me voilà donc à Antwerpen, et malgré le risque de pluie, je décide de m’arreter pour jongler un peu (et rembourser mes dépenses des Pays-Bas) puis reprendre la route pour camper. Et alors que je m’installe, une jeune femme – Monique – vient à coté de moi avec sa guitare. J’engage rapidement la discussion – la joie de voir un(e) musicien(ne) oblige – et j’apprends qu’elle voyage en mobilette et comptais également jouer.
Naturellement, je lui propose de joindre nos « efforts » (ou plutot notre plaisir) et nous commençons. Puis profitant d’une pause « pluie » nous discutons un peu avant de reprendre, et elle me dit notamment qu’elle est hébergée par un ami rencontré sur la route – Kobe – qui pourrait peut-etre m’héberger. Entre temps, une femme m’a proposé spontannément l’hospitalité, et aussi touché que je sois (je n’étais meme pas en train de jongler, et elle me l’a proposé presque par réflexe, alors ça aurait certainement été une très bonne rencontre), j’étais déjà ravi d’avoir rencontré Monique et quand son ami a approuvé, j’ai préféré choisir cette solution.
S’en est suivi une soirée dans un bar où j’ai bu deux bières (Belgique, certes, mais ça reste exceptionnel pour moi ! ˆˆ) et où j’ai jonglé sur de la guitare, des percus et piano. Ils sont tous deux très bons, et Kobe a fait une superbe impro jazz au piano avec un guitariste. C’était grandiose !
Le lendemain, j’avais le choix : Bruxelles ou Gent. Et d’après mes deux compagnons, il n’y avait pas photo. Avec mon état d’esprit et mon voyage, Gent serait beaucoup mieux. Alors j’ai suivi leur conseil, ne doutant que Bruxelles aurait certes été belle à voir, mais également très « active » et dense, et ce n’est pas forcément ce que je préfère.
Et je n’ai pas été déçu ! Hébergé par Raf, une connaissance de Monique – j’ai beaucoup apprécié la soirée. Il a un rire aussi fréquent que contagieux et m’a fait visiter la ville de nuit, pour mon plus grand plaisir. Il a également vécu longtemps en Afrique – en particulier le Cameroun, mais aussi beaucoup d’autres pays – et il a agrémenté la soirée de beaucoup d’anecdotes très intéressantes. Merci aussi à lui !
50 – De retour en France !!! 9 – 13 aout
La voilà. J’ai de moins en moins à dézoomer sur mon GPS pour la voir : the french border. Et de plus en plus, j’ai cette impression très forte que voilà, j’arrive à la fin de mon voyage. Au moment de la franchir, je roule depuis exactement 5 mois, en ayant parcouru plus de 8000km dans 19 pays différents. J’ai appris les mots de base dans 14 langues (meme si j’en ai déjà oublié beaucoup) et j’ai été jusqu’à certaines limites du continent européen, et meme un poil – pas plus – sur le continent asiatique. Désormais, quand on me demande des anecdotes, je demande dans quelle « catégorie », car j’en ai tellement que je ne sais plus quoi raconter !
Et là, je reviens en France. Et des choses aussi simple que comprendre les conversations dans la rue, toutes les affiches et pubs, le menus des restaurants et les étiquettes des produits… et bien ça fait un peu bizarre.
Mais la transition n’est pas trop mauvaise, car quand je me dis que j’aimerai bien que ça continue, une autre réalité vient à moi… Car il me reste encore presque un mois de voyage, et plus de 1000 kilomètres à parcourir !
Bon, je suis tout à fait serein : dans mon moment le plus « rapide », j’en ai fait le double, en allant d’Istanbul à Prague en à peine plus d’un mois, et pourtant quelques pauses assez longues dans certaines villes. Cela dit, j’ai prévu de la marge en France, parce que j’ai un paquet de bouilles que j’ai très envie de revoir et avec qui je passerai volontiers un peu de temps.
Et ça a commencé avec Antoine, ami d’une bonne amie qui m’avait donné son contact avant que je parte, qui m’a hébergé chaleureusement près de Lille dans sa caravane. Et elle a été très appréciée car le lendemain il a beaucoup plu toute la journée… alors que je comptais faire 120km ! Je voulais aller d’une traite jusque Amiens (la première photo est la fameuse cathédrale de la ville), mais je ne suis parti qu’à 17h et me suis donc contenté de 50km ! Ce qui m’a fait arrivé à Arras, où j’ai été accueilli par sa cousine et son copain – Edwige et Thibault – que je remercie évidemment beaucoup.
Et puis je me suis mis en direction de Rouen, étape attendue et bien prévue avant d’aller à Paris, pour y rejoindre Marie-Christine, Alain-Michel et Erwan qui m’ont accueillis à bras ouverts. Et ce repos m’a fait du bien, parce que meme si la distance n’était pas très grande, le temps ne m’a pas beaucoup aidé ! Depuis que je suis en France, je n’ai eu presque que du vent de face, et pas des plus tendre. Je me suis souvent retrouvé à seulement 13km/h sur du plat, à faire des efforts, là où j’aurai facilement été deux fois plus vite en temps normal ! Et à cela, la pluie s’y est mise aussi ! Ces deux derniers jours j’ai eu à monter ma tente en urgence sous une soudaine très forte averse plus de fois… que pendant tout le voyage !
Mais allons, je suis évidemment tout à fait serein à m’adapter à ça, et j’en ai profité pour faire ma pause déjeuner, voire meme lire un peu !
Et maintenant… je reprends la route vers la capitale, la ville lumière (tellement qu’on voit plus trop les étoiles ahaha) où j’ai hate de retrouver samedi beaucoup d’amis. A bientot !
51 – A moi Paris ! 14 – 20 aout
Avant de quitter Bois-Guillaume, j’ai fait un petit tour dans Rouen. Il était déjà 17h mais j’ai voulu revoir un peu cette belle ville que je n’ai pas visitée depuis plusieurs années et pour finir je suis monté en haut de la grande corniche, surplombant ainsi la cité. Réchauffé par ce panorama, je me suis relancé sur la route… et j’ai senti une sacrée différence !! Parce que là, ce vent contre lequel je me suis battu ces derniers jours, il était bien dans mon dos ! En plus de cela, à part quelques cotes un peu raides, c’était très plat ! J’ai donc maintenu pendant longtemps un bon 30km/h et j’ai bien avancé ! Puis le jour a commencé à baisser… J’avais en tete de faire du camping sauvage, mais maintenant que je suis en France, j’ai encore plus envie de profiter de ces occasions pour aller rencontrer les gens sur le seuil de leur jardin pour demander si je peux planter ma tente chez eux.
Alors j’ai tenté ma chance : dans un petit village, je me balade dans les rues. Je ne sonne pas, mais je m’arrete quand je vois quelqu’un dans un jardin. Et là… c’était mort. Finalement je vois un jeune, et quand je commence à lui parler je comprends qu’ils sont en train de faire une petite soirée avec collègues et amis. Et quand je demande s’il a une idée d’un endroit où je pourrais mettre ma tente, il m’indique un endroit sympa caché derrière la salle des fetes. Je le remercie, mais je reprends la route : si c’est pour etre seul, autant etre en pleine nature ! Le second village, rebelotte. Je continue et c’est finalement vers 21h et après 70km que je décide de m’arreter. J’emprunte un petit chemin et là je vois apparaitre une petite maison de pierre. Curieux, je m’approche, et je vois des jeunes gens s’activer dans un jardin qui a l’air très accueillant.
C’est ainsi que Benjamin, Cécile et sa cousine sont venus à ma rencontre quand je les ai salués. Je me suis présenté, mon voyage et leur ai demandé si cela les dérangeait que je plante ma tente dans le coin. Plus qu’affirmative, la réponse a été une invitation à m’installer dans le jardin ! Et peu de temps après, je prenais une petite douche avant de les rejoindre pour diner. La soirée s’est prolongée avec de la musique, puis de la jonglerie ! J’ai finalement passé une soirée idéale à l’improviste et j’ai repris le voyage le lendemain le coeur léger. Merci !
Et la direction est cette fois… Paris ! Bien que je sois toulousain, j’ai vécu sept ans et demi à Paris. J’y ai été depuis mes 18 ans jusqu’à ce départ à l’aventure… alors j’ai beaucoup de personnes et de choses à y retrouver. Je suis arrivé vers 15h, et comme je n’avais plus un rond, j’ai commencé par faire une petite grimpette jusqu’à Montmartres et j’ai jonglé là deux heures environs. Ensuite je suis allé retrouver Thomas qui m’a hébergé tout le long de mon séjour ici !
Pendant ces quelques jours, j’ai pu revoir un peu ce qu’était ma vie ici. Certaines choses que j’apprécie encore beaucoup et que j’ai été très heureux de partager à nouveau, et d’autres qui ont simplement fait leur temps. Paris est une ville merveilleuse, où presque tout est à portée, où il est possible de rencontrer des gens formidables, sans parler des merveilles que sont beaucoup de monuments. Et en parlant de gens formidables, j’ai passé l’info que j’étais de passage ces quelques jours et beaucoup sont venus me retrouver samedi après-midi au parc de Bercy, puis ensuite au Palais de Tokyo pour une soirée de jonglerie de feu. Je remercie énormément tous ceux qui ont pu venir !
Partager des fruits dans un parc, avec de la musique et en jonglant chaque fois que l’envie s’en fait sentir, quoi de mieux ?! Avec la très heureuse surprise d’avoir meme pu discuter de mon idée de faire sonoriser mon baton avec Elia !
Puis faire notre fameuse « petite-roue » avec Johan, et meme que le maxi combo avec Teddy ! Que de souvenirs là dedans, j’espère que vous appréciez le résultat en photo (prise par Eric Dany, que je remercie beaucoup ^^) !
Enfin, j’ai également passé une très bonne soirée sur les quais en compagnie d’Elia, Elodie et Guillaume pour une jonglerie/musique totalement expérimentale ! Un jeu de créativité où le haut-bois taquinait les percus d’Elia et où je me glissais avec celles de mon baton du diable. J’passe également une dédicace amusé à la guimbarde qui a rendu le challenge encore plus chaud ahahah !
Et maintenant, je vais reprendre la route en direction de… Poitiers, pour la grande convention de jonglerie du 26 au 31 aout ! A bientot à ceux qui n’ont pas pu venir, je repasserai prochainement !!
52 – Quand la jongle reprend sa place ! 21-31 aout
Cela dit, avant de quitter Paris, j’avais une promesse à honorer. Car les personnes qui ont peut-etre eu le plus droit à l’évolution du projet sont… mes anciens collègues. Alors que je cherchais encore où j’allais passer ces « quelques mois à voyager », ils ont été parmi les premiers à entendre parler de l’idée de faire le tour de l’Europe à vélo. Oh, ils ont un peu halluciné bien entendu, mais pas autant que si ça venait de quelqu’un d’autre ˆˆ Cela faisait un an et demi que je travaillais avec eux, et ils avaient déjà bien eu le temps d’apprendre à me connaitre, avec tous les déjeuners et autres pauses café/thé. Puis le tracé s’est affiné, la Turquie a vite été ajoutée (pour la plus grande joie d’Ekrem, qui en vient) et presque chaque jour apportait un petit lot de surprises. Que ce soit dans la recherche de mon équipement, la lecture de blogs d’autres cyclo-touristes (et toutes les folles aventures que ça implique) ou encore consulter le site de l’ambassade de France de chaque pays traversés (avec des surprises croustillantes comme les signalisations de champs de mines, ou encore la région indépendentiste en Moldavie nommée joyeusement… la Transinistrie), tout cela a alimenté beaucoup de conversations très amusantes pendant les sept mois de préparation précédant mon départ de Paris. Alors il était naturel que je passe à la Défense et qu’ils voient le grand baroudeur que je suis devenu !
Et j’ai repris aussitot la route : on était alors jeudi, et mon objectif était d’etre à Poitiers mardi, soit 6 jours plus tard, pour une distance d’un peu moins de 400km. Tranquille donc !! Sauf que je n’avais plus un rond, et si je veux etre à Poitiers, c’est pour la convention nationale de jonglerie pour six jours de folie ! Mais le billet complet, qui inclut tous les spectacles, camping et petit déjeuner coutait malgré tout 50€, qu’il fallait trouver. J’ai donc décidé de passer deux jours à Tours pour jongler dans la rue pour renflouer mes caisses, faire le plein de provisions et payer cette entrée.
Une fois chose faite, j’ai repris la route et lundi soir j’étais à 15km de Poitiers. Et là, j’y ai retrouvé… ma grande amie Sandy ! Elle revenait du festival d’Aurillac avec Mael et Aurélien, véhiculés par des amis rencontrés là-bas. Et avec une coordination exemplaire, ces amis les ont déposés juste à coté de là où je faisais mon camping sauvage ! Ca faisait un an et demi que je ne l’avais pas vue, et cette improvisation avait tout pour me donner le sourire ! On a passé la soirée puis le lendemain matin autour d’un feu de bois, à cuisiner avec les provisions des uns et des autres, et à se raconter une (toute petite) partie de nos aventures. Mais il fallait qu’elle remonte à Paris, et ce n’était donc qu’un avant-gout de nos vraies retrouvailles, très prochainement !
Puis j’ai retrouvé la jongle. J’explique un peu pour ceux qui ne connaissent pas : une convention de jonglerie, ce sont des personnes qui viennent de partout, réunis pour la jongle, le partage et les festivités qui vont avec. Dans notre milieu, il n’y a aucune compétition et le principe fondamental est le partage de connaissances et de passion, car on sait tous qu’ensuite cela demande beaucoup de travail pour maitriser des techniques. Ainsi, une fois votre entrée payée (en général autour de 10-15€ pour un weekend), vous serez au milieu de personnes qui jonglent depuis peut-etre de nombreuses années, à qui vous pouvez demander directement des conseils et qui organiseront volontairement et gratuitement des ateliers, parfois très variés.
Par ailleurs, les conventions permettent de développer et tester des spectacles grace aux scènes ouvertes où tout le monde peut s’inscrire et qui permettra de présenter un travail à l’ensemble des jongleurs, avec la richesse d’avoir beaucoup de retours aussi artistiques que techniques ensuite. Enfin, elles se terminent par un gala, où des jongleurs ayant un très bon niveau présentent des numéros rodés et achevés.
Par ailleurs, une convention est l’occasion de vivre la jonglerie de façon différente et d’aller beaucoup plus loin dans la créativité, en dépassant la technique. Les « jeux de la jongle » en sont l’exemple typique : volley-massue, volley-baton du diable, endurance avec X balles ou en équilibre (comme sur la photo), gladiator massues/houla hoop/baton du diable (consistant à jongler, tout en essayant d’empecher les autres de garder le controle de leur objets) voire des « capture de drapeau » ont eu lieu à cette convention, et autres « Jack a dit » délirants.
Quant à moi, après mes presque 6 mois sur la route, j’avais des choses à présenter. J’ai donc fait ma toute première scène ouverte technique (puisque j’avais déjà fait une scène de feu à la convention européenne de l’année dernière) avec un numéro où en jonglant avec mon baton du diable, je me cale en rythme et je fais des percussions qui complètent la musique ! Une idée qui me tient beaucoup à coeur et que j’explore depuis plus d’un an maintenant. Et le lendemain du spectacle, j’ai organisé un atelier où je partageais toutes mes techniques et réflexions sur cette façon de jongler avec un groupe d’une quinzaine d’intéressés.
Enfin, en six jours, j’ai participé à des ateliers de gym acrobatique, de danse improvisée, de réflexions sur l’écriture d’une routine (feuille de route d’un spectacle) et de gestion des « ratés » en spectacle. Voilà, je pense que ça donne une idée de ce qui peut s’passer par là !
53 – La dernière ligne (presque) droite ! 1-6 septembre
Entrer dans la région, puis le département, voir un paysage qui m’est familier, un panneau indiquant des villes que je connais de plus en plus… L’arrivée est on ne peut plus proche ! Et même si j’ai eu du beau temps, la fin n’a pas manqué d’être coriace ! Car pour finir, j’ai traversé le massif central (par l’ouest, et sans grimper en haut des monts, mais tout de même !) en ne traînant pas. Ainsi, le dimanche 31 aout, j’ai quitté la convention de jonglerie en fin de journée pour quand même faire des kilomètres. J’en ai fait une trentaine avant que le soleil ne se couche.
A partir de là, chaque jour de vélo prévu jusqu’à l’arrivée serait d’environ 120km pour arriver comme annoncé le vendredi 5. Dans le lot, j’avais prévu de passer une après midi à Toulouse, et une journée à Orliaguet, petit village perdu dans la nature où m’attendait mon ami Meugho.
Je l’y ai retrouvé avec sa mère et il m’a réservé un accueil royal ! Ils possèdent un gîte très agréable au lieu-dit de la Bénéchie, et tout m’y a été offert très gentiment. Le lendemain de mon arrivée, nous avons été faire un tour à Gourdon où j’ai déjeuné au restaurant où il travaille, avec en dessert une des plus belles assiette de profiteroles que j’ai pu voir et goûter ! Le soir, nous avons été voir Sarlat pour y diner puis jongler tous deux dans la rue juste pour le plaisir avec nos lumineux (lui, pratique le nunchaku).
De longues et très intéressantes – et très attendues ahaha – conversations ont animées la journée et demi passée avec lui, puis j’ai repris ma route.
Sur ces derniers jours, j’ai fait deux camping sauvages. Le premier était dans un champ battu, où je me suis installé en m’éloignant bien de la route. J’ai quand même pu trouver un petit endroit plat où mettre ma tente et ai découvert tout un tas de bois mort pas loin. Je n’en demandais pas tant, mais j’ai pas dit non ! Et j’ai partagé un statut sur facebook ce soir là qui résume bien la soirée :
« Camping sauvage dans un champ après 120km à vélo. Allongé sur mon matelas à regarder les étoiles avec un feu qui crépite à coté. Le tout après un bon repas de riz, noix et ratatouille, ainsi que le grand luxe d’une douche ‘nature’ tiède.
J’aime ma vie !!! »
Le second, plus classique, s’est fait juste à coté de ma route juste au nord de Montauban, mais avant une très grosse particularité… c’était mon dernier du voyage… Alors j’ai envoyé mon dernier « signal GPS » qui indiquait chaque soir à ma maman où j’étais, et me suis endormi avec un grand sourire de Joie pour tous les moments géniaux et marquants passés dans ces 1.42m² de « chambre ».
Le lendemain, je reprends la route serein : ça n’a pas été de tout repos, mais ayant beaucoup avancé les jours précédents, je n’étais qu’à 50km de Toulouse ! Et 25 de plus pour Muret. J’étais donc tranquille et ces 75km m’apparaissaient vraiment très faciles avec en plus la motivation d’enfin arriver !
Et ça n’a pas manqué : dès 13h, j’étais déjà à Toulouse ! Alors, ayant annoncé mon arrivée pour 18h30 (pour laisser à mon père le temps de rentrer du travail), je me suis offert quelques plaisirs. D’abord, j’ai été rendre visite à David et Audrey (mais elle était au travail… Quelle idée !), mes deux plus anciens amis, qui a encore ajouté de la joie à la journée. Puis j’ai été jongler : je n’avais plus de sous, et j’avais envie de m’offrir un restaurant. Alors, en milieu d’après-midi, j’ai été prendre une assiette composée de différents houmous et une purée de bettraves d’une merveilleuse fraîcheur. J’ai trouvé ça dans l’excellent restaurant végan nommé « La belle verte » en centre ville. C’est (enfin!!) un restaurant gastronomique où l’on peut y découvrir d’excellents plats. Si vous êtes curieux de voir ce que ça peut donner de se passer de viande et de poisson – et bien manger – je vous le recommande vivement !
Et puis je suis arrivé. Ma famille m’attendait dans la rue, embrassades, rires et premières anecdotes n’ont cessé que pour aller se coucher, après avoir passé la soirée autour d’un bon repas préparé ma maman et ma soeur Valérie.
Comme je l’ai souvent répété, je n’ai eu besoin d’aucun repos : même si je me suis beaucoup dépensé, sur une durée aussi longue il n’est pas possible de tromper son corps et l’épuiser. Donc tout ce que j’ai dépensé, je l’ai regagné systématiquement par un profond sommeil. Alors quand je suis arrivé, et que je n’avais « même pas » à faire ma centaine de kilomètres dans la journée, j’avais tout ce qu’il fallait d’énergie !
Et ce n’était pas de trop, car je suis arrivé précisément une semaine avant le mariage de ma soeur Marine ! Et si ils ont très, très bien géré l’organisation en prenant beaucoup d’avance, il y avait encore beaucoup de choses à faire ces derniers jours.
Et à l’heure où je vous écris, le mariage est passé, et il fut excellent. Une merveille ! Elle a réalisé son rêve d’aller se marier en calèche – amoureuse qu’elle est des chevaux – à la mairie puis à l’Eglise. Puis le vin d’honneur, et un grand repas le soir dans le très beau domaine d’Armagnac. Vidéos et photos dossiers sont ressortis pour le plus grand amusement de tous, j’y ai apporté ma petite touche avec un spectacle de jonglerie de feu et un final plein de feu d’artifices puis les tables ont été écartées et nous avons dansé presque toute la nuit.
Le lendemain, un brunch pour se remettre des émotions et discuter avec les uns et les autres en profitant aussi d’une piscine.
Merci à ceux qui étaient là, et félicitations aux mariés !!