Mois de Juillet

43 – Plein Nord vers Krakow ! 30 juin – 5 juillet

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En me dirigeant vers la Pologne, j’entame là ma dernière étape plein Nord en Europe de l’Est. Et je m’apprete également à franchir une des dernières chaines de montagnes de mon voyage. Et meme si c’est le plus difficile, je sais aussi maintenant que c’est de loin le meilleur. Rouler lentement ? Quelle importance ! Du moment que l’on agit dans la liberté, par un choix personnel et non plaire ou pour se conformer à ce qui devrait etre, alors tout prend son sens et sa cohérence. Passer plusieurs heures à 6 ou 7 km/h pour le plaisir de traverser une montagne, c’est comme marcher dans la rue, entendre une musique agréable, ralentir, apprécier le moment et ne pas laisser l’élan nous emporter avec la pensée qu’il n’est pas possible de s’arreter, comme une voiture qui n’a pas la place de se garer sur le coté et où la meme route n’est plus qu’un enchainement de virages serrés.

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Alors quand je m’arrete quelques minutes, pour le seul plaisir de contempler un paysage, alors que je sais que la journée sera longue, que pendant ce temps je ne fais pas ces kilomètres prévus, je repense à ces fois où je me suis arreté au détour d’une rue ou d’un couloir de métro pour écouter. A parfois sortir un livre, savoir que je rentrerai plus tard, que j’aurai moins de temps pour ce que je voulais faire après… mais sentir que je ne pourrais pas mieux vivre ces minutes qu’en vivant dans cette spontanéité. Rassurez-vous, il n’y a pas besoin de partir à vélo au travers de l’Europe pour etre heureux dans la contemplation de la Nature et la joie de vivre ! C’est là, partout autour de nous !
Et tout autour de moi, pendant trois jours, c’était les Carpates. J’ai intentionnellement choisis de prendre des petites routes – mais en bon état – car je voulais éviter les grandes routes aplanies qui passent dans les vallées. Malgré ça, je ne suis pas monté si haut, et la palme reste très clairement à la Grèce où j’avais été jusque 1700m.
Par ailleurs, le second jour j’ai eu du vent assez fort qui est devenu très froid dès que le soleil fut assez bas pour etre caché par les montagnes autour. Les nuages m’ont accompagnés tout du long et le soir je n’ai du qu’à mon instinct d’etre au sec à temps. J’avais senti que ça venait, me suis arreté rapidement et je venais de finir de monter ma tente qu’il a commencé à pleuvoir – intensément – sans interruption (ou presque) jusqu’au petit matin.

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Le troisième jour, je n’étais plus qu’à 75km de Krakow grace à une journée de 120km la veille. J’avais en tete d’y arriver en début d’après-midi et pouvoir ainsi me balader et/ou jongler dans la ville. Mais ça aurait été trop facile ! Alors vers midi, les gros nuages au-dessus de ma tete m’ont rappelé qu’ils n’était pas là (que) pour la déco ! Je me suis alors précipité sous le premier (et le seul du coin) abri que j’ai trouvé… un hangar à l’arrière d’un magasin qui vend du matériel de construction. J’ai salué un employé qui passait par là, et il m’a laissé m’installer. Puis aussi pour l’évidente raison pratique que pour faire un peu connaissance, j’ai pris mes gourdes et ai été demander si je pouvais avoir de l’eau. Revenu auprès de mon vélo et voyant que la pluie était toujours aussi forte, j’ai commencé à me préparer mon sandwich et profiter de l’occasion pour déjeuner. Une femme parlant anglais – contrairement aux autres – est alors venue me proposer un thé… que j’ai accepté avec joie. Puis après une heure de cette pluie, je me suis fait à l’idée que je ferai ces 20 derniers kilomètres avec elle. Alors j’ai enfilé ma tenue de combat, sacs plastiques dans les chaussures, sur la tete, gants et lunettes jaunes… Malgré ça, je me suis rapidement retrouvé trempé bien sur, mais 20km me semblent tellement légers comparés aux 80km de l’Albanie, à la journée en entrant en Grèce, ou encore les 7h de pluie pour arriver à Brasov, que j’étais en joie et les pensées négatives n’ont eu absolument aucune accroche.
Cela dit, une fois arrivé, j’ai opté pour une bonne douche et rester au sec chez mon ami Mateusz qui m’héberge ici !

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J’ai donc surtout découvert la ville les deux jours suivants, d’abord en me baladant et en y jonglant, puis le second jour en me joignant à un « Free Walking Tour » qui m’a apprit une grande partie de l’histoire de la ville en deux heures de balades. Mais les soirées n’ont pas été en reste, et je me suis joins à un anniversaire dans le lieu le plus insolite qu’on puisse imaginer : perdus dans la foret, entre deux marécages et avec juste assez de place pour les 15 motivés à etre venus ! Et puis le lendemain, avant mon walking tour, j’ai simplement vu une jeune femme avec un hoop marcher dans la rue et à peine avais-je dit que je suis jongleur qu’elle m’a répondu « Suis moi ! ». Aussi convaincu par son enthousiasme que par son sourire, je l’ai suivie pour savoir où ils allaient jongler, et puis je les ai rejoins après ma visite de la ville. Je suis resté avec eux jusque tard dans la nuit et j’ai passé un excellent moment alors que le départ est prévu pour le lendemain… Je remercie évidemment Mateusz pour son chaleureux accueil alors qu’il m’a hébergé pendant ces trois nuits. J’ai eu beaucoup de plaisir à le revoir alors que je l’avais moi-meme hébergé à Paris en Couchsurfing. Nos conversations, rencontrer ses amis et écouter ses conseils ont largement contribué à faire de ces trois jours une très agréable étape.

44 – Auschwitz, puis Katowice avant d’aller en République Tchèque. 6 – 11 juillet

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J’ai hésité. Que dire de ce lieu si tragiquement connu ? Honnetement, les mots me manquent, car je n’en trouve pas à la hauteur de la tristesse dont témoignent ces enchainements de baraquements. Les rails du chemin de fer, grand batiment à l’entrée, les barabelés… presque tout est encore là. Presque, car avant de fuir, les nazis ont fait exploser les funestes chambres à gaz.
Un épisode de l’Histoire à ne pas oublier, évidemment, mais sans considérer les responsables comme des etres si différents. Il n’est jamais bon de créer une distance, une barrière, avec ce(ux) que l’on ne comprend pas. Créer cette distance, juger de loin et refuser de comprendre que nous sommes tous cote à cote revient à rejeter ce qui est arrivé. Cela revient à croire que c’était un concours de circonstances et que jamais plus cela n’arrivera. Mais la cruauté n’a pas cessé… Non, ces hommes étaient exactement comme nous, et plus vite nous l’aurons compris, mieux nous serons préparés à comprendre ce qu’il se passe fasse à un concours de circonstances similaires. Alors, nous aurons le courage de ne pas laisser les choses faire :)

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J’ai visité le site le dimanche, pendant 3 heures avec un groupe et une guide. Et puis vers 15h, après un déjeuner, j’ai repris ma route vers Katowice. Là, c’est Michal qui m’y attend : c’est un ami de Mateusz, que ce dernier a appelé quand il a apprit que je passerai par là. Je devais le rejoindre à 21h, et comme je suis arrivé bien avant, j’ai pu passer deux bonnes heures à jongler dans la rue. A cette occasion, et alors que je venais à peine d’arriver, un homme à vélo m’accoste : à peine m’avait-il vu avec mon vélo qu’il a voulu me proposer hébergement ! Il avait un lit libre dans son atelier d’artiste, car il est peintre. J’ai été évidemment très touché, mais je n’y suis finalement pas allé car j’ai pu rester les deux nuits chez Michal.
Sa maison était absolument superbe, riche d’histoire et de souvenirs de famille, et nous y avons eu plusieurs conversations très riches. C’est un homme au grand coeur, et j’ai trouvé extremement intéressant de débattre avec lui sur certains sujets où nous ne sommes définitivement pas d’accord, tels que la place que doit avoir l’Etat et l’utilité des impots. Ce voyage ne cessera pas de me surprendre !

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Aller, j’ai quand meme en tete d’etre à Prague en six jours, dont une journée à passer à Brno… et j’ai bien mes 580km à faire quand meme ! Donc je pars plein de motivation, je m’arrete dans un Auchan pour faire le plein de provisions et quand je ressors… un énorme orage était en train de se déverser sur la région. Je ne dis pas que j’avais pas senti la pluie venir, mais pas à ce point. Du coup, je suis resté à l’intérieur à attendre que ça se finisse, et ne suis parti qu’une heure plus tard ! Sachant que je suis parti vers 14h, la journée s’annonçait moyenne pour battre des records ! Cela dit, avec mon plein de motivation, j’ai foncé et me suis retrouvé plus loin que Ostrava en République Tchèque après 110km !
Mais il a plu pendant la nuit, et elle n’a cessé qu’à 10h30. Je range tout assez tardivement et reprends la route dans une atmosphère froide, très humide et avec un vent moyen mais très fréquent. Et les collines. Mais pas des collines pour jouer hein, parce que là j’étais dans les petites routes, et j’ai mangé de nombreuses pentes à 12% ! Et quand la pluie a repris dès 18h, j’ai senti que ça sonnait la fin de la journée après… seulement 58km ! Il y a des jours comme ça ˆˆ Il n’a pas cessé de pleuvoir, mais j’étais bien dans ma tente – comme vous pouvez le voir.

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Le lendemain, il a fallu que je mette les bouchées double : depuis les courses du Auchan, deux jours plus tot, je n’avais plus fait de courses et je commençais à etre à sec. Parce que étant passé par une toute petite frontière, il n’y avait pas de boutique pour échanger la monnaie, et je n’avais donc aucune pièce tchèque ! Mon objectif était donc de foncer vers Brno – qui était à 120km de là – et d’y arriver assez tot pour avoir le temps de jongler, de gagner assez pour payer l’auberge, et idéalement un bon diner. Ouais, j’aime bien les challenges :D Les collines m’ont fait savoir qu’elles étaient encore là, mais j’ai réussi ! Je suis arrivé crevé à Brno vers 17h30 et j’ai enchainé avec 2 heures de jongle ! Ah oui, mon mode de fonctionnement est génial, en étant autonome, mais faut assurer derrière ! J’étais épuisé en arrivant à l’auberge, mais c’est avec des journées comme ça qu’on a les plus belles nuits…
Le lendemain a été riche en rencontres ! D’abord j’ai beaucoup sympathisé avec les gérants d’un restaurant indien (tout à commencé par quelques mots échangés en Hindi ˆˆ), et ils m’ont invité à venir diner le soir en faisant une petit interview et me donner l’occasion de jongler depuis un petit public ravi. Ensuite, dans la matinée j’ai jonglé dans la rue principale de Brno, et j’y ai rencontré Georges, qui m’a spontanément proposé l’hospitalité et que j’ai rejoint dans la soirée. Au passage, j’ai été très inspiré de m’arreter de jongler vers midi car dans l’après midi il a plu énormément, et il s’est meme mis à greler !

45 – Prague, Prague et encore Prague !! 12-19 juillet

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J’avais fait un mauvais calcul ! Et alors que je pensais avoir deux jours pour rejoindre mes parents… je suis parti de Brno le jour de leur arrivée ! Alors certes ils restent une semaine, mais j’avais hate de les retrouver ! Alors avec l’aide de Georges, j’ai étudié mon itinéraire et suis vite parti. Le chemin le plus direct – par autoroute – fait environ 210km, mais je ne suis pas passé par là pour deux raisons : d’abord il n’y a pas de petite route qui la longe, et donc la distance allait etre largement allongée et le paysage s’annonçait moyen. En revanche, plus au Nord, il y a tout un itinéraire recommandé aux vélo qui grimpe dans les montagnes et se fond dans d’immenses forets de pins. Ca avait l’air pas mal plus long, mais je n’ai pas hésité !
Alors j’ai pédalé, pédalé, pédalé… Je ne suis parti qu’à 10h30 de Brno car il fallait que je fasse le plein de courses et que j’achète des cartes postales spécialement de cette ville pour quelques élus hehe. Malgré le dénivelé, j’ai bien avancé, mais alors que j’avais déjà parcouru 110 km, je vois enfin un panneau qui indique la distance pour Prague en suivant cette route… 178km. Ouch ! Du coup, meme si le fessier commençait à etre un peu poncé, j’ai été jusqu’à la moitié de la distance totale, soit 145km dans la journée. J’ai dormi en camping, mais le lendemain je ne me sentais pas de refaire une journée aussi longue. J’ai donc opté pour des petites routes de campagnes – très agréables – et suis allé tout droit. J’y ai beaucoup gagné, et je n’ai eu à faire « que » 100km.

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Et puis je suis arrivé ! Mon papa et ma maman étaient bien là, venus par avion, et nous avons profité plein pot de cette magnifique ville de Prague. Je ne mache pas mes mots : l’atmosphère, les batiments, les parcs et la culture sont exceptionnellement « top ! » L’art de rue y est très développé et les spectacles sont globablement du très très bon niveau. Spontanément j’ai rencontré quelques uns d’entre eux, et c’est une expérience dont je ne suis pas pret de me lasser ! J’ai moi-meme un tout petit peu jonglé, mais j’avais éclaté mon mp3 en marchant dessus et ça a donc un peu écourté le show ahaha.

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Cette semaine a été assez particulière aussi pour tout le confort que j’y ai eu. A la place de l’auberge de jeunesse, des légumes du supermarché et de la jongle régulière pour les payer, j’ai été à l’hotel, dans des restaurants et j’ai pas mal visité ! Accompagné de mes parents, c’était finalement un semaine tout à fait « touristique » et non plus « cyclo-touristique » ˆˆ Ca m’a permit de bien reprendre des forces en mangeant vraiment beaucoup (le petit déjeuner est à volonté, alors je peux vous dire que je me suis fait plaisir ! Il n’y a qu’à voir la photo !).

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Nous avons également fait deux Walking Tour : un dans le coeur historique de la ville, et un second sur la période communiste qui nous a mené jusqu’à un bunker anti-nucléaire à 60m sous le sol ! Celui-ci pouvait accueillir jusqu’à 2500 personnes, et en théorie capable de les nourrir pendant un mois. Nous avons également visité le chateau, magnifique édifice construit en haut d’une colline surplombant toute la ville. Au milieu de tous ces blasons, outils et sculptures, je me suis senti une certaine affinité avec certaines – comme en témoigne la photo ! Alors que je visite très peu dans ce voyage, cette petite pause culturelle n’a pas été désagréable du tout !

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Malgré le fait de ne pas etre si souvent dans la rue, et de ne pas avoir été en auberge de jeunesse, j’ai quand meme fait quelques belles rencontres ! Tout d’abord, j’y ai revu une amie que j’apprécie beaucoup et nous nous sommes fait mutuellement la surprise – sans préméditation – d’etre à Prague en meme temps ! Eva est venue avec une amie en stop et est restée quelques jours dans la ville grace au couchsurfing. Petit détail amusant : elle cherchait un nouvel hote pour chaque soir, et essayait ensuite de rassembler tout le monde ! Je me suis joins à eux deux fois, toujours dans des parcs en hauteur et donnant une vue sublime de la ville de nuit. Je suis très content du rendu de la photo, mais comparé à la réalité… bref, venez !
Un petit mot également pour un ukrainien épatant qui habite à Bratislava et qui est le seul membre de tout un groupe de musique… Dis comme ça, ça ne veut pas dire grand chose, mais jetez donc un oeil sur youtube en tapant « One man band bratislava » et vous comprendrez mieux ! Parce que voyant – et entendant – le résultat, je me suis arreté net en passant dans la rue, et je n’ai pas résisté à sortir mon baton du diable et jongler avec lui. Il a nettement apprécié, et nous nous sommes croisés quelques fois les jours qui ont suivi.
Autre petit mot : il y a à Prague un prodige de piano, qui joue modestement dans la rue avec une pancarte « Music on wish ». Alors quand il finit un morceau, il demande ce que l’on veut qu’il joue… Des musiques de films au classique en passant par Mickael Jackson, il (semble?) qu’il n’ait rien d’impossible pour lui ! Et pour cause, ma maman lui a demandé du Chopin, et experte qu’elle est, elle a bien confirmé qu’il les joue excellemment !

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Spécial BONUS !
Ayant visité et appris pas mal sur l’histoire de la ville de Prague, j’ai voulu vous proposer une petite devinette :
- Devinez quel est le nom d’un des grands personnages de Prague à partir de son profil, et étant sur cette photo.
Allons allons, vous en connaissez forcément un, cherchez un peu ! :D

Sur ce, je reprends la route en direction de l’Allemagne. Ca me fait bizarre !! Il ne me reste plus que trois pays à traverser avant d’entrer à nouveau en France !

46 – Mon entrée en Allemagne : de Dresden jusqu’à Leipzig ! 19-23 juillet

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Encore une frontière que je n’ai vue passer que sur le GPS ! De meme qu’à mon entrée en République Tchèque, pas le moindre panneau pour indiquer la transition, alors qu’elle n’est pas nulle pour autant : d’abord, on ne dit plus « Ahoj » mais « Hallo ». Ensuite on passe à l’euro (et tout coute nettement plus cher, au passage !). Et puis enfin, c’est toujours sympa d’avoir un petit panneau de bienvenue !
Mais passons ! Je profite de cet article pour vous partager un petit compteur que j’ai tenu à jour : depuis la France jusqu’à Istanbul, j’ai croisé exactement 40 cyclo-touristes sur la route ! Et d’Istanbul jusqu’à la république tchèque, onze de plus. Pourquoi ça s’arrete là ? Tout simplement parce qu’ensuite j’ai perdu le compte : il y a énormément de cyclistes qui se baladent avec des sacoches, et il n’y a aucun moyen de savoir si le mec et ses deux gros sacs Ortlieb a fait 2000km avec… ou s’il revient des courses. Pour vous donner une idée, la journée du 20 juillet où j’ai traversé la frontière, j’ai facilement croisé plus de 50 vélos avec sacoches ! Avec une petite anecdote, puisque j’ai eu l’occasion de m’arreter pour réparer le pneu d’une femme qui allait rentrer à pied. Ce n’était pas la première rustine que je collais du voyage !

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Ce jour là, j’ai pas mal avancé en faisant 135 km. J’étais alors à la ville de Dresden, et j’ai été attiré par de grands et beaux batiments, et après avoir demandé son avis à une demoiselle sur le chemin, j’ai décidé de m’y arreter pour découvrir un peu plus cette ville plutot que continuer ma route. Il n’était alors que 16h30, et après un petit tour dans le centre historique, je me suis installé et me suis naturellement mis à jongler. Je comptais aller dans un camping de la ville, en espérant que ce ne serait pas trop cher.
Quoi que assez fatigué par la journée, j’ai tout de meme jonglé trois heures et je sentais que j’allais bien dormir une fois installé. Pas de chance, j’ai été à un camping où non seulement c’était pas donné (10,80) mais en plus il n’y avait pas de cuisine, toutes les connexions wifi déjà données et il fallait payer un supplément de 2,50 pour avoir l’éléctricité ! Alors après avoir dit sincèrement ce que je pensais de son offre (la pire que j’ai vue depuis le début de mon voyage), je suis vite reparti de là. Avec pas mal d’appréhension, je me suis dirigé vers la seule auberge de jeunesse de la ville, et j’ai trouvé un immense batiment ! Ca m’a bien servi, car c’était finalement moins cher, et j’avais cette fois tous les services (sauf la cuisine) !

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Le lendemain, je reprends la route assez tot, car de m’etre arreté ici avait un « cout » : plus de route à faire le lendemain pour arriver à Leipzig et rejoindre mon amie Selina, grande batonneuse du diable ! Depuis Dresden, j’avais 105km « à vol d’oiseau » à faire, mais j’ai eu une nuit un peu courte et je n’avais pas complètement récupéré de la longue journée de la veille. Après deux heures de route, j’ai meme décidé de faire une pause et j’ai dormi une vingtaine de minutes sur un banc : etre seul est parfait pour se permettre ce genre de choses quand le corps le réclame, et ça m’a fait beaucoup de bien. Et il le fallait bien, car la suite allait me faire monter et traverser des collines toute la journée. J’en profite pour faire une dédicace à la personne très attentionnée qui à fait mettre un panneau à l’entrée d’une piste cyclable qui entrait dans une foret indiquant « Pente à 8,6% maximum ». Voyant ça, je me disais qu’il n’y avait rien de sorcier à ça… sauf qu’un kilomètre plus loin, c’était du 14% qui m’attendait, et j’en ai bavé ! Bref. La vue était belle ahahah :D
La vue, oui, mais le temps… « Bizarre » alors qu’une masse de nuages pas trop sombres était étalée jusqu’à l’horizon. Et puis au milieu de la campagne, j’ai commencé à entre des bruits inhabituels. Un peu comme quand quelqu’un joue avec du papier bulle… Paf ! Paf ! et de plus en plus rapide, jusqu’à ce que ça me tombe dessus : je me suis fait complètement fait surprendre par de très grosses gouttes d’eau, et c’était évidemment l’annonce d’une averse de folie. Branle-bas de combat !!! Autour de moi, aucun abris possible, et pas meme la place de planter ma tente. D’ailleurs, je n’en aurai pas du tout eu le temps. Alors j’ai fait un truc pour la première fois du voyage : j’ai arreté mon vélo sur le coté de la route, ouvert le sac de ma tente, tout lancé en vrac sur la vélo, et je me suis précipité en dessous ! J’ai pensé à vous, car j’ai eu le temps de prendre la caméra, et j’ai un peu filmé depuis en dessous, donc tout ça sera dans le DVD… Et pour vous donner une idée, à peine trois minutes plus tard, il a fallu que je m’accroupisse car il pleuvait tellement qu’un ruisseau s’est formé passait sous moi… En photo, vous pouvez voir le magnifique abri que ça a donné… Ca donne envie, non ??

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Après cette aventure, j’ai eu une seconde alerte à la pluie qui m’a fait monter ma tente… mais elle s’est arretée peu de temps après. Comme je l’ai déjà expliqué précédemment, j’ai deux comportements face à la pluie qui dépendent essentiellement de la nature de ma fin de journée. Si je sais que je serai au chaud avec une douche et des vetements secs dans une auberge ou chez quelqu’un, alors je peux rester sous l’eau sans broncher. En revanche, si je fais du camping sauvage, je préserve mes habits de vélo pour les avoir à peu près secs le lendemain. Et ce jour là… ben j’en savais rien. J’étais vraiment fatigué et la route n’était pas facile, alors j’ai prévenu Selina que j’arriverai peut etre que le lendemain matin. Mais vers 19h, je vois un panneau qui m’indique Leipzig à 23km. Je me dis que c’est vraiment pas tant que ça, meme épuisé, alors j’envoie un texto annonçant l’objectif : « Je serai là dans 1h15″. C’était dit, et je l’ai fait.

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J’ai alors été accueilli dans une résidence d’étudiant vraiment spacieuse, et d’autant plus que deux des colocataires – ils sont 4 – de Selina étaient partis en vacances. C’est la première fois que j’ai pu entrer dans un appartement, avec montée en ascenseur, sans avoir à détacher ma remorque !!
Malgré mon épuisement, nous avons entamé la soirée par un peu de jongle en appartement, ravis de pouvoir partager nos dernières découvertes et figures. Le lendemain, comme à mon habitude, j’ai été jongler un peu en ville, puis j’ai été avec elle et un de ses amis dans un parc pour jongler à nouveau. C’était nettement le thème ! C’est d’ailleurs ainsi que je l’avais rencontrée, alors que j’habitais Paris : elle y était pour un an, et elle n’a pas mis longtemps à trouver les lieux de jongle.
Le second jour, je prépare mon départ : direction Erfurt ! Car à Paris, je l’ai rencontrée elle, et son amie Hannah… qui habite justement à Erfurt. Un coup de fil plus tard, et c’était bon : j’aurai également un bon lit où dormir là-bas !

47 – L’Allemagne, quand on sort des pistes cyclables. De Leipzig à Kassel ! 24-28 juillet

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Après avoir fait quelques réparations sur le vélo à Leipzig, j’ai repris ma route vers Erfurt. J’avais 120km à faire et je suis parti en milieu d’après midi. Du coup, mon objectif était d’arriver le lendemain, et j’étais donc très large ! Un petit camping sauvage plus tard, et je suis arrivé chez Hannah en début d’après midi. Le soir nous avons été à un anniversaire et le lendemain je suis allé jongler sur la place centrale de la ville. J’y ai naturellement rencontré de nouvelles personnes, et j’ai appris qu’un des premiers « Incroyable talent » d’Allemagne est dans cette ville et… fait justement du baton du diable ! Et il y a quelque chose d’assez incroyable justement : il souffre en plus d’un trouble mental. Avec cette info en tete je continue de jongler… et je le vois arriver ! Très sympa, il ne parlait pas anglais et c’est Hannah – qui m’avait rejoint entre temps – qui a traduit l’échange. Il fait du baton depuis « seulement » 4 ans, mais a effectivement un assez bon niveau et des jolies figures. Nous sommes restés ensemble un petit moment à discuter et ça a été une belle surprise !

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Après cette après midi, Hannah m’a montré ce fameux pont – la première photo – sur lequel est construit beaucoup d’habitations. Quand on traverse le pont, c’est exactement comme si on avançait dans une rue de vieux centre ville !
Mais en rentrant à la maison, j’ai eu une mauvaise surprise… Je me suis rendu compte qu’une des barres en aluminum de l’armature de ma remorque s’était cassée ! Je pouvais alors encore rouler, mais la remorque était très fragilisée. J’avais prévu de repartir le lendemain matin, et j’ai donc commencé par aller tenter ma chance chez un garagiste. J’ai eu de la chance, et le gérant du premier que j’ai vu a pris les choses en main. Il a découpé un bout de carosserie de voiture et en a entouré la barre cassée (la soudure n’était pas possible) et a posé des rivets de part et d’autre. Efficace et rapide, il me l’a meme fait gratuitement !

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Et c’est parti pour Kassel ! Il était déjà midi, et mon GPS m’indiquait 120km par vol d’oiseau. Je ne suis pas en retard, et je me disais que j’arriverai tranquillement le lendemain… J’avais presque raison. Il n’y a que le « tranquillement » qui ne colle pas du tout. En fait, en Allemagne, il y a beaucoup de pistes cyclables : dans toutes les villes, à proximité de presque toutes les rivières, et parfois en alternative à coté de voies rapides.
Seulement voilà : ces pistes cyclables semblent complètement faites pour un voyage « local ». C’est à dire qu’il va beaucoup serpenter au milieu des champs, parfois monter en haut de la colline du coin « juste » pour la petite vue qu’elle offre… bref, je comprends tout à fait ça, c’est idéal pour des petites randonnées en vacances, mais ça ne correspond vraiment pas à mes besoins ˆˆ
Ainsi, le deuxième jour en direction de Kassel, je vois à un moment un panneau qui m’indique que Kassel est à 90km par la piste cyclable. Par curiosité, j’allume mon GPS qui m’indique… que la ville est à 38km à vol d’oiseau !!! Et en dézoomant, je vois que la piste suit une rivière qui fait un grand détour. Ni une ni deux, je décide d’y aller directement par la route et que grimper n’allait certainement pas me déranger. Hmmm…

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Je ne pensais pas à ce point. Il se trouve qu’il y avait une route qui allait presque en ligne droite vers la ville. Une petite route. Et elle m’en a fait voir des belles : du 10% sur deux kilomètres pour me chauffer, j’ai eu droit à beaucoup de cotes avec des panneaux indiquant du 12, du 13, du 14 et meme du 15% ! Oui oui, excepté le 11%, j’ai vu des panneaux de chaque, histoire de « varier » les plaisirs…
Tout mon entrainement m’a permis de ne pas avoir à marcher, et j’ai tout fait en pédalant, mais il ne m’a pas empeché d’etre vraiment épuisé, de faire beaucoup de pauses et meme une petite sieste en pleine de foret pendant une vingtaines de minutes. Bizarrement, j’étais le seul cycliste cette fois sur la route !

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Et puis je suis enfin arrivé. Avec un texto, je demande à ma maman de regarder s’il y a une auberge dans la ville. J’ai un super équipe de logistique – entre autres – et c’est un plaisir partagé que d’y faire appel ! Mais pour Kassel, aucune auberge n’est là et internet a juste indiqué trois camping, dont un qui aurait brulé. Bref, elle me donne l’adresse d’un des deux autres, et je m’y rends… pour me retrouver en plein milieu d’un quartier résidentiel. Aucun camping aux environs visiblement, et alors que je songe à la rappeler je vois un homme qui arrive en roller avec son fils. Je lui demande alors pour le camping mais il n’en connait pas. Il me demande alors si je viens de France (merci le drapeau !) et puis la conversation s’engage sur mon voyage. Trois, quatres minutes plus tard, nous revenons au sujet de l’hébergement et je lui demande si par hasard il n’aurait pas un jardin avec assez de place pour une tente. Il me dit que oui, et qu’effectivement il peut m’héberger !
Ravi, je les suis et nous y retrouvons sa femme et les parents de celle-ci – venus pour les vacances. S’ensuit alors une soirée intense avec initiation au baton du diable, moult questions/réponses sur le voyage à vélo et je les ai ravis avec tout plein d’anecdotes du voyage. Je commence à avoir un sacré répertoire ! J’ai pu prendre une bonne douche, charger mon équipement, et bien manger !
Le lendemain, il pleuvait, mais je voulais reprendre la route. J’ai donc mis la totale « pluie », et j’ai repris la route sous l’averse, mais avec le sourire et plein d’énergie !

48 – Quand la vie me fait de superbes cadeaux ! Paderborn, Munster, puis les Pays-Bas ! 29 juillet – 3 aout

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Au petit matin, à Kassel, je partage le petit déjeuner avec toute la famille et puis je me prépare pour reprendre la route. Mais là, il se met à pleuvoir, de façon irrégulière, de la petite pause à la pluie intense. Nous regardons alors ce qu’annonce la météo et… 100% de chances de pluie toute la journée. Parfait.
Mais je ne me laisse pas abattre : je souhaite avancer, et ce n’est pas la pluie qui m’en empechera. Je me lance donc en direction de Paderborn, avec environ 90km à parcourir. Ce n’est pas une distance de folie, mais si la pluie continue toute la journée, ce sera largement suffisant pour que je souhaite m’arreter là !
Finalement, j’ai de la chance, car je n’aurai eu de la pluie que la première heure, et ensuite un temps correct, puis vraiment bon m’a accompagné. Et vers 17h, j’arrive à Paderborn. Là, je m’interroge : est-ce que je continue en direction de Munster en continuant de pédaler deux heureset en faisant du camping sauvage ? Avec le beau temps, j’ai encore la patate. Mais je me dis « allons jeter un coup d’oeil dans le centre de cette ville tout de meme ! ». Et là, je découvre d’abord une sorte de fete forraine, puis plein de stand et une foule de gens. De la musique, l’Eglise fait sonner ses cloches… mais il se passe quoi là, en fait ?! Et je me dis que… un petit spectacle de rue ça pourrait bien passer. Mais dans le doute, je vais à l’office du tourisme pour essayer de sonder et voir si je ne me ferai pas jeter. Au contraire, le mec était ravi de l’idée et me dit « Super ! mettez vous où vous voulez !! » Owa, c’est bien la première fois que j’entends ça !
J’abrège un peu, mais s’ensuit 3h de jongle où j’ai littéralement explosé tous mes records. Mon spectacle a eu tellement de succès que je ne pouvais plus mettre ma poche d’argent dans la sacoche avant de mon vélo, car elle était trop lourde !!
Et puis en plus, j’ai rencontré Béate. Super enthousiaste et vraiment adorable, elle m’a spontannément offert l’hospitalité et j’ai pu planter ma tente dans son jardin. Et elle savait de quoi il retournait : un très bon ami – que j’ai rencontré le lendemain – à elle voyage énormément à vélo et elle a été ravie de m’offrir ce qu’elle ne peut lui offrir quand il voyage ! J’y suis resté deux nuits ! C’était vraiment un grand plaisir de la rencontrer, ses deux enfants et son ami !

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J’ai nommé cet article de cette façon parce que pendant ces quelques jours, j’ai vraiment eu ce qu’on pourrait appeler de la chance. En fait, il aurait suffit que je contourne Paderborn et ne m’y arrete pas pour que tout tourne à la catastrophe…
En dehors du fait que je n’aurai pas renfloué mes caisses, je me serai dirigé vers Munster. Et là… et bien ils ont eu la plus grosse pluie enregistrée depuis 150 ans ! En peu de temps, c’est 170 litres d’eau qui se sont déversés… par mètre carré !!! Alors la ville a été submergée et j’ai vu ça dans les journaux le matin, alors que je me prélassais à Paderborn : toutes les caves inondées, 30cm d’eau dans tous les jardins, et une personne décédée. Alors je n’ose meme pas imaginer ce que ça aurait été si je m’étais posé dans un camping, voire en camping sauvage !!
Et donc moi, chanceux de mon état, j’y arrive deux jours après. La ville est calme, tout a été évacué, mais des empillements de meubles et d’objets témoignent de l’inondation et de ce que les gens n’ont pas voulu garder. Exceptionnellement, je m’offre un diner reposant en prenant une pizza en centre ville. Il était alors 20h et je comptais repartir et pédaler une heure pour planter ma tente quelque part sur la route. Mais à peine élancé, j’entends un « Vous avez besoin de quelque chose ? » Oh ! Un français habitant à Munster ! Il était avec un collègue et allait boire une bière avant de rentrer après le travail. Et non seulement il a pu m’héberger, mais en plus il y a fait Besançon-Istanbul à vélo il y a cinq ans (il me semble) ! En fait, par rapport à mon voyage, il est passé pile au milieu de ma boucle et est rentré en avion pour un total d’environ 3000km. On a pu échanger les souvenirs !

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Et le lendemain, je profite d’une matinée tranquille avec sa colocataire alors que lui est parti travailler, et vers 15h je reprends la route. Mais là je me souviens que j’ai des réparations à faire sur mon vélo. Les plaques de frein à changer, les rayons de ma roue arrière à retendre et un réglage pour le changement de vitesse.
Je me dirige donc vers un magasin de vélo et j’y trouve un jeune et un patron passionné de voyages à vélo (étonnant, n’est-ce pas ??) ahaha. Le jeune se lance dans la réparation et là… mauvaise nouvelle. En fait, les rayons n’étaient pas seulement à retendre : j’en avais cassé un ! C’est la seconde fois, mais là, en plus, il me fait remarquer que la jante de ma roue arrière est en train de se fissurer à cause du poids. Et ça, ça craint beaucoup, parce que si elle lache bah, c’est tout le vélo qui s’effondre un peu sur lui-meme ! Il me faut donc une nouvelle roue, mais ça demande quelques heures de travail car ils n’en ont pas qui colle bien avec ce qu’il me faut. Je fais donc un tour en ville et découvre au passage un excellentissime restaurant vegan pas cher du tout ! Et quand je reviens, le patron est encore sur ma roue. A tout régler (il m’a mis des rayons renforcés pour les grands voyages), il y était encore à 21h ! Plus question de prendre la route, autant dormir ici…
J’essaie de retourner à l’appartement de Louis – le français – mais il n’y a personne à l’appartement. Je retourne penaud au magasin où le patron m’attendait, et j’ai finalement dormi au milieu des vélos ahahah ! Voilà un lieu insolite !
De bonne heure le lendemain matin, il revient avec de quoi partager le petit déjeuner. Puis, une fois ma roue finie, je le suis chez lui et nous déjeunons dans son jardin. Encore une super rencontre, il a été vraiment très gentil et m’a fait un super prix !

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Je décolle un peu avant midi avec pour objectif de déjeuner aux Pays-Bas ! C’est à un peu plus de 70km de là, mais c’est essentiellement plat voire légèrement descendant, donc je suis peinard. Je profite d’une pluie pour faire ma pause et je reprends la route. Puis je commence à penser à m’arreter pour la nuit. Camping sauvage, ou pas ? Il faut reconnaitre que si j’en ai fait tant que ça, c’est surtout parce que… je n’avais pas de solutions « régulières » acceptables la plupart du temps. En fin de journée, non, je ne me vois pas faire 20km pas dans la bonne direction pour planter ma tente sur un carré d’herbe. Ou encore payer un hotel ! (il n’y a pas toujours d’auberges)
Mais aux Pays-Bas… c’est autre chose ! En tout cas là où je suis, il y a un camping presque tous les deux kilomètres ! Du coup, j’en ai choisi un qui était exactement sur ma route. Ce sont aussi des gens en vivent, et j’aime le mode de vie – basée sur le voyage, finalement – qu’ils promeuvent. C’était un tout petit camping un peu difficile d’accès et la femme, très joyeuse a été bien étonnée de me voir arriver ici « par hasard ».
J’y ai passé une bonne nuit et suis parti tranquillement en fin de matinée : direction une « ferme squattée », grace à Ari (cf la photo) !

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Ari, je l’ai rencontrée à Cluj Napoca en Roumanie. Nous étions « voisins » de street art ! Elle est espagnole et était alors en train de voyager avec Stéphanie – une canadienne – en stop en Europe et elles jouaient de la musique pour continuer à voyager. Elles ont été en Grèce puis sont remontées… jusqu’à l’océan artique !
Elle m’avait donné son contact, et je lui ai envoyé un mail un peu avant d’arriver : elle était bien là et m’a accueilli chaleureusement ! J’ai alors pu découvrir un grand squat, qui date déjà pas mal avec beaucoup de constructions communes efficaces. Pas mal de chambres, l’éléctricité, internet, un grand espace commun, un atelier de menuiserie, de superbes toilettes sèches (« the shit palace » !), récupération d’eau de pluie, un grand potager, quelques poules, un four en pierres… Un squat-ferme quoi ! Et je suis ravi d’etre là, au milieu de tout ça ! Il n’y a pas beaucoup de monde car pas mal on prit la route pour l’été, mais j’ai cru comprendre qu’entre 10 et 15 personnes vivent là et contribuent au lieu. Nous étions 6 pour le diner, et ça a été très intéressant d’entendre justement certaines réflexions sur la façon de faire évoluer le lieu. J’ai dormi dans un bon lit, et je reprends la route en direction d’Amsterdam !