Mois de Mars
1 - L’équipement vélo est acheté ! - 13 janvier 2014
Le vélo est acheté ! Un superbe vélo tous chemins de chez Giant Ainsi que la remorque Topeak qui me permettra une grosse contenance, et notamment le transport commode de tout mon matériel de jonglerie.
J’ai profité de l’inventaire saisonnier pour faire une virée chez eux et acheter une grosse partie de mon équipement vélo avec des soldes très appréciées. C’est une période à retenir pour ceux que ça intéresse !
J’en profite donc pour vivement conseiller le magasin Giant Notre Dame au 1 Boulevard Henri IV dans le 4eme arrondissement, ils ont été absolument adorables avec moi en répondant à ma foule de questions et en me faisant largement bénéficier des soldes, souvent même plus que ce qui était affiché.
2 – Le blog est en ligne ! - 13 janvier 2014
Enfin ! Le blog est publié ! Je vous invite à le parcourir et découvrir tous les détails de ce grand projet ! Et même ceux qui me connaissent bien en apprendront ahah ! A très bientôt pour d’autres nouvelles des préparations !
3 – Premier entraînement ! - 22 janvier 2014
Sous le prétexte d’aller chercher un sac de couchage chez mon ami Mathias Cohen, je me suis fait 40km à vélo hier soir ! Je voulais tester mon équipement dans des conditions sèches mais froides (il devait faire 5° je pense)… et c’est validé !C’était absolument nickel ! J’ai eu de bons conseils En terme de perfs, c’est pas trop mal : j’ai eu une moyenne de 20km/h avec des pointes sur plat à 30-35km sans forcer et en restant sur le plateau milieu avant.
J’ai fait un détour par Montmartre sur le retour, histoire de finir avec un peu de dénivelé. Et pour simuler un peu, j’ai mis un sac de 10kg de charbon dans ma remorque. Seul bémol, il faut que je trouve une lumière avant compatible avec ma sacoche de guidon.
3 – Le projet de financement coopératif est lancé ! - 15 janvier 2014
Bonjour à tous, les préparatifs avancent plein pot ! Une grosse partie du matériel est maintenant acheté, j’affine mes besoins et je complète encore ma liste. Ce n’est que le début ! J’ai également fait mes premiers voyages tests avec le vélo et la remorque chargée : les photos arrivent très bientôt pour vous laisser voir l’allure ! Par ailleurs, une autre grande étape vient d’être franchie : il vous est désormais possible de me soutenir en gagnant des contreparties personnalisées qui exclusives à cette aventure ! Allez vite voir les idées que je vous propose, il y a de quoi faire partie intégrante de l’aventure…depuis chez soi ! Retrouvez tout cela ici : Cliquez ici pour me soutenir !
4 – Nouveau gage dévoilé pendant le pot de départ ! - 28 janvier 2014
Il fallait s’y attendre ! S’il y a bien une contrepartie qui attire l’oeil, c’est bien le gage ! Et voilà qu’une nouvelle coalition – celle des anciens de l’ISEP – a rendu son verdict. Afin de s’assurer que je représenterai fièrement la France dans les 18 pays que je vais traverser, il a été décidé que je prendrai une photo dans chacun d’entre eux avec un béret sur la tête et tenant une baguette et une bouteille de vin ! On ne rigole pas avec la tradition !
Ce gage a été dévoilé lors de mon pot de départ, dans un des seuls fast-food végétaliens de la capitale. Voilà qui a animé les conversations ! (certains ne s’en sont pas encore remis, d’ailleurs !). Merci beaucoup au MOB – sur les quais d’austerlitz – pour leur accueil et leur soutien également, car la réservation a pu se faire gratuitement compte tenu du contexte et du projet !
5 – Le test du matos bricolage, ou comment le destin fait un tour sur la checklist ! - 13 février 2014
Au cours de ces six prochains mois, je vais en voir des vertes et des pas mûres, clairement. Mais parmi toutes mes aventures, il y aura une catégorie bien particulière : les problèmes de vélo.
Alors, j’ai tout fait pour m’y préparer : j’ai passé plusieurs heures au magasin de Giant de Notre Dame à Paris, où ils ont très gentiment répondu à toutes mes questions, y compris en m’expliquant comment démonter ceci, régler cela… J’ai littéralement de quoi démonter tout mon vélo, et le remonter. Je pensais avoir tout bon, mais visiblement ça ne suffisait pas pour que je valide le départ.
Il fallait une épreuve pratique. Et pour ça, le destin y a mis du sien ! En effet, à peine trois jours après avoir acheté le vélo, j’ai eu ma première crevaison ! Oh, un tesson de bière qui a voulu être de la partie, rien de bien méchant, et tellement classique à Paris… Un souci que je n’ai eu évidemment aucun mal à réparer dans mon appartement.
Mais ce n’est pas le seul souci envisagé ! Un cas un peu plus rare, mais qui va certainement m’arriver pendant mon voyage, c’est que la chaîne casse ! Enfin, la chaîne… un rivet qui joint deux maillons. Et pour ça, j’ai bien pris l’outil permettant de riveter et me suis bien fait expliqué la méthode, mais je ne pensais pas avoir l’occasion d’essayer ça avant mon départ !
Une note au passage pour les futurs cyclo-touristes qui passeraient par là : il est bon de savoir qu’avec le lourd chargement de ce genre de voyages, il faut prévoir de remplacer la chaine environ tous les 2000 kilomètres. La raison en est d’avec la traction, l’espacement des maillons peut légèrement s’allonger avec l’usure, et attaquer ainsi les pignons. Et là où une chaine ne coûte pas grand chose, l’embrayage en coûtent un nettement plus !
6 – Montage de la tente et étalage du matériel - 22 février 2014
A deux semaines du départ, tout s’accélère ! Mais entre deux démarches administratives, j’ai mes petits plaisirs à tester tout mon matos nouvellement acheté !
Ainsi, avec l’aide de mon beau-frère Mickael, j’ai monté ma tente dans le jardin. J’étais tout fébrile devant l’exiguité de l’espace, mais tellement heureux ! Mickael était plutot consterné par le 1.00 m² de ma « chambre », mais j’ai presque autant ensuite en abside donc protégé mais hors de la chambre pour que j’y mette mes chaussures, le sac de ma remorque, que j’y fasse à manger en cas de mauvais temps…
J’imagine déjà l’annonce immobilière « Beau 1.98m², aéré, 1m² habitable, accès rez-de-chaussé, très lumineux, commerces de proximité et voisins à votre convenance. Hauteur sous plafond, de 50 à 10 cm. Interphone instantané et sans éléctricité. »
Enfin, une petite photo de tout le barda sur la table du salon de mes parents. Des gamelles au réchaud, en passant par la serviette de bain et les batons pour jongler, presque tout est là ! Presque, car il me manque encore deux trois petites choses, et la trousse de soin est commandée et en cours de livraison. Autre achat significatif, j’ai opté finalement pour un GPS plutot que des cartes qu’ils aurait fallu que j’achète dans chaque pays, avec l’échelle qu’elles impliquent. J’ai choisi un Garmin eTrex 30 qui malgré un petit écran, me permet d’avoir une carte très complète de toute l’Europe, y compris la Turquie. Et quand je dis très complète, c’est que je peux lui demander de m’indiquer les campings, les supermarchés, les postes frontière, … !! Voilà qui est rassurant, connaissant mon sens de l’orientation !
7 – Entrainement de deux jours et visite d’amis ariégeois ! ! - 25 février 2014
Un essai crucial s’imposait : mettre tout le matériel dans la remorque, et partir pour une distance assez représentative sur deux jours. Alors depuis Muret, je suis allé rendre visite à mes amis Damien et Karine de la troupe Le Goupil.
Et après un petit départ en compagnie de ma famille, je me suis élancé pour 130 kilomètres (aller-retour) dans la vallée de la Lèze ! En soit, c’est plutôt positif mais si le retour s’est fait avec une belle moyenne à 26 kilomètres heures (dont une pointe à 45, en freinant !), l’aller a été nettement plus difficile ! En effet, il y avait un bon vent venant de l’Est qui m’a bien fait sentir la prise que j’ai avec la remorque… et suis même descendu à 7 kilomètres heures dans une forte côte (la même que celle des 45km/h du retour ^^). Mais rien de catastrophique : trois heures et quart à l’aller, et deux heures et demi au retour, pour 65 kilomètres à chaque fois, je peux dire que l’essai est validé. Puisque j’ai dans l’idée de faire 100 kilomètres les jours de vélo, ça va rentrer ! Et il y avait tout de même un peu de dénivelé…
8 – Le grand départ !! - 08 mars 2014
Quel départ !! A lui seul, il a été une aventure chargée !
Après m’être couché à une heure du matin pour les derniers rangements, j’ai mis un réveil dès 7h15 afin d’avoir le temps de bien organiser ma remorque et en particulier la répartition du poids. En effet, en ajout de toute dernière minute, j’ai acheté vendredi deux sacoches arrière pour augmenter ma capacité de chargement. Car lors de mon premier essai, ma remorque était déjà pleinement chargée (au point d’être un peu soucieux pour la fermeture éclair) et si je savais qu’il y avait quelques éléments que je ne prendrai pas pendant le vrai voyage, la différence n’était pas suffisante. J’avais emporté tout le nécessaire pour faire une session de bâton du diable « charbon » avec Damien et Karine – et mes amis jongleurs du Palais de Tokyo peuvent se rendre compte du matos à prendre ^^ – mais il me manquait la trousse de soin, des vêtements, ainsi que tout plein de petites choses comme ma trousse d’huiles essentielles, le PQ, de quoi écrire, … Bref il fallait plus d’espace, au risque d’être encore plus chargé… et ça n’a pas manqué !
Il était donc prévu de tous se retrouver, mon père, mes deux grandes soeurs Marine et Valérie, ainsi que Maxime pour 10h, afin de compter sur un départ à 11h. Étaient également présent Mickaël qui n’a pas pu nous accompagner à cause d’une blessure à la cheville alors que c’était bien prévu, ma maman, mes grands parents et Mariane ma filleule.
Avec un retard acceptable de 45 minutes – et on peut noter à l’occasion la coupe de cheveux d’avant départ faite… à 10 minutes du départ !! – nous sommes donc partis vers midi moins le quart.
Vous pourriez vous demander ici pourquoi je me photographie devant un château d’eau… Car ce n’est pas anodin du tout ! En effet, un autre gage s’est révélé tout récemment ! Marc, mon ancien professeur de judo m’a demandé de prendre en photo tous les châteaux d’eau proches desquels je passerai, et de noter leur position ! Une idée aussi originale qu’amusante et qui m’accompagnera de fait dans tous les pays C’est donc à Le Vernet que j’ai croisé le premier (et le dernier de la journée, puisque nous avons ensuite rejoint le canal du midi jusque Castelnaudary.
Après une longue pause midi où nous avons été rejoint par ma maman, Mickaël, Mariane et Damien, nous avons repris la route à trois : papa, Marine et moi. Seulement voilà, le plus dur restait à venir. Car nous avons alors entamé 4h et demi de vélo dans les coteaux puis en longeant le canal du midi avec en quasi permanence un fort vent de face. Nous ne savions pas à combien il était, mais la météo annonçait du 60km/heure… Nous sommes finalement arrivé, fatigués et de nuit, à Castelnaudary. Mais avec un gros sujet de préoccupation en tête : l’axe de ma roue avait une seconde fois sauté, sous le poids de la remorque. Et l’usure déjà constatée ne prouvait qu’une chose : en l’état, je n’atteindrai pas la frontière italienne sans qu’il ne casse vraiment.
Il a donc fallu se faire une raison, et au lieu de profiter de la journée à Carcassonne, Mickaël est venu nous chercher en voiture pour revenir à Muret. Là, dans le grand atelier de mon papa, nous avons étudié le problème sous tous ses angles. Et après quelques heures de travail, ce sont deux belles pièces usinées, soudées à l’arc et spécialement faites pour mon vélo qui viennent remplacer la fixation défectueuse de la remorque. Un petit bijou de réalisation qui fait que ce ne sera plus un problème ! Mais heureusement que c’est arrivé aussi tôt, car je n’aurai jamais pu faire tout cela dès l’Italie et mon voyage aurait été beaucoup plus délicat avec un tel problème… L’aventure commence !
8 – Un départ plus serein… - 11 mars 2014
C’était écrit ! Il y avait une réelle faiblesse dans cet attelage, et si ça n’était pas apparu de façon aussi évidente dès le premier jour, ça aura forcément vraiment cassé en moins de deux semaines. Donc c’est finalement une excellente chose que ce soit arrivé si vite, alors que nous avions tous les moyens sous la main.
Ainsi, pendant ces deux jours, nous n’avons pas chômé. D’un côté mon père a travaillé plein pot pour usiner à coup de disqueuse et de soudure à l’arc une pièce exactement adaptée à mon vélo. Il n’y aura plus de souci avec cela car mécaniquement le problème d’origine ne peut plus arriver. Alors qu’il n’avait pas fait de soudure à l’arc depuis son parcours étudiant, il a réussi à faire des pièces parfaites !
De mon côté, je n’ai pas chômé non plus en l’assistant chaque fois que nécessaire et surtout en revoyant entièrement la répartition du poids (un peu moins de 40kg d’équipement, 61 en comptant le vélo et la remorque eux-même !) en fonction du volume, de la stabilité générale et de la fréquence d’utilisation. Et autres bidouilles de dernière minute, comme bien écrire toutes les recommandations d’utilisation de médicaments ou d’huiles essentielles (grand merci à Anaïs, au passage !!).
Me voilà donc reparti, aujourd’hui ! Dans la mesure où j’avais en France des points de chute bien indiqués avec des dates prévues, j’ai décidé de prendre un train pour refaire ce qui a déjà été parcouru samedi et m’avancer un peu. Je vais avoir une après-midi chargée car arrivant à 13h40, je ferai ce que je comptais faire dans la journée… Mais au soir m’attend une bonne surprise car je serai hébergé… sur un bateau !! Merci au couchsurfing, et à « Marie et JM »
9 - La plage, le bateau et… le bizutage du GPS ! 11 & 12 mars 2014
Les nouvelles se sont faites attendre, mais elles sont excellentes ! Comme prévu, mardi j’ai repris la route à partir de Béziers et en direction de Sète. Le train m’y a amené vers 13h30 et j’ai donc fait le chemin de la journée dans l’après midi. Mais il n’y avait qu’une cinquantaine de kilomètres. Je les ai d’ailleurs rallongés en faisant un détour par Agde, puis j’ai longé la mer et les plages le long d’une superbe piste cyclable.
Une petite anecdote au passage, qui m’a fait bien rire à peine arrivé à Béziers : alors que je montais sur mon vélo tout pret pour décoller, un homme est venu m’accoster. « Excusez-moi, vous n’auriez pas 4 euros à me dépanner pour un billet de train ? » Je lui réponds que je suis navré, mais je pars pour 6 mois de voyage et que le peu qu’il me reste et que j’ai sur moi, je vais vraiment en avoir besoin… Puis après quelques échanges, il finit par me demander « Mais… vous allez où en fait, là ? » « A Istanbul » Il siffle : « Oooh, mais c’est loin ça ! C’est en Hollande non ? » Après deux rires et lui avoir glissé que c’était plutot dans le coin de la Turquie, j’ai pu prendre la route…
Arrivé à Sète, j’étais attendu par un couple très gentil pour passer la nuit sur leur bateau ! Ils y habitent depuis maintenant 9 ans, et ont deux jeunes enfants. L’expérience a été formidable et l’accueil très chaleureux ! J’ai meme eu l’occasion de jongler un peu à l’intérieur – ce qui était un petit challenge, vu le peu d’espace ! – pour le plus grand plaisir de Théo, le plus grand des deux enfants, qui veillait exceptionnellement.
Bon, donc on a la plage, on a le bateau… Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de bizutage ??? Il faut savoir que je peux paramétrer mon GPS pour qu’il m’indique l’intinéraire à suivre. Mais si je le configure en lui disant d’éviter les « routes sans revetement », il ne voit pas les pistes cyclables ! Alors, je lui avais mis ok pour ça, puisque je voulais en suivre une toute l’après-midi. Mais arrivé à Sète, il fallait que j’aille de l’autre coté de la ville, et lui m’a très gentiment suggérer d’aller tout droit. Et moi, je l’ai suivi, bien entendu. Sauf qu’il faut savoir qu’au milieu de Sète, il y a une très haute colline et des tas de petites maisons et petits chemins… qui sont parfois des escaliers.
D’autant qu’assez rapidement, la pente devait etre autour de 12 ou 13% (si si ! j’étais à pied, et j’ai galéré un max !). Arrivé en haut, j’avais une belle vue, certes, mais ça a quand meme était un peu chèrement payé. Et le lendemain, alors que j’étais en route vers Vestric-et-Candiac, je savais qu’il fallait que j’aille tout droit mais… il s’obstinait à vouloir me faire faire des détours. Donc j’ai finalement opté pour qu’il m’indique la direction à vol d’oiseau, et je fais le reste à l’inspiration !
Enfin, c’est à Sète que j’ai pu essayer pour la première fois ma petite installation pour jongler dans la rue. Tendu entre le guidon et la remorque, une corde suspens le plan du tour d’Europe ainsi qu’une feuille de papier plastique pour tableau, sur laquelle j’écris que je fais un tour d’Europe, quelques chiffres, ou si je cherche un logement. Cette solution me permet de l’adapter chaque fois au pays traversé en écrivant dans la langue locale, sans avoir besoin d’un nouveau support à chaque fois.
10 – La fin de l’échauffement ? – 13 mars 2014
Voilà, c’est dit : les deux premiers jours se sont très bien passés, mais ils faisaient 65 et 80 kilomètres. Sans etre de trop petites distances, c’était loin d’etre colossal. Alors après avoir passé une reposante soirée chez Marine – une collègue de Capgemini avec qui j’avais travaillé à Paris – et ses parents à Vestric-et-Candiac, j’allais entamer une VRAIE grosse journée. Parce que j’avais bien essayé de trouver un hébergement à une distance correcte à Martigues, mais le couchsurfeurs n’avaient pas encore répondu… et surtout j’avais un très bon contact pour Marseille… Hmm, pas tout près ça ! En effet, avec en plus de beau dénivelés, c’était pas moins de 135 kilomètres à parcourir ! Et j’avoue que j’étais pas tout à fait sur de moi quant à arriver avant le coucher du soleil.
Alors j’ai foncé. Je suis parti vers 9h du matin, et avec les pauses nutritives qui s’imposent, j’ai réussi à maintenir une moyenne de 23km/h. Si peu trainé que je suis arrivé à Martigues à 16h, et que j’ai pu passer une heure avec Nicklos, un hongrois aussi hallucinant que son vélo chargé de 100 kilos et regorgeant de surprises. Je l’ai aperçu à l’arret sur le trottoir d’un grand rond point et suis tout de suite allé à sa rencontre. Ne parlant que très peu l’anglais, le français et l’espagnol, l’échange s’est fait à base de gestes et de mots isolés dans une langue ou une autre.
Lui n’allait pas continuer, et il me restait encore de la route. Puis arrivé à Marseille, j’ai d’abord fait une rencontre insolite avec une autre voyageuse dans les embouteillages, puis suis arrivé à « Extreme Jonglerie », la salle d’entrainement des jongleurs de Marseille. L’accueil était très chaleureux, et bien qu’épuisé de ma journée, j’ai vidé mes dernières forces en faisant un peu voler mon baton en l’air et en discutant avec eux. Puis j’ai suivi Mathilde, qui m’a hébergé très gentiment pour la nuit avec ses deux filles, et avec qui je me suis très bien entendu. J’ai pu un peu contribuer à la salade commune du lendemain avec mes restes de légumes ˆˆ
11 – Encore un effort, puis le réconfort ! – 14 au 16 mars 2014
La journée de vendredi n’a pas été de tout repos ! Car on m’a dit qu’il fallait absolument que j’aille voir Cassis, puisque je passais dans le coin. Et il faut savoir deux choses sur cette ville : elle est effectivement très belle, et… elle est au fond d’une cuvette au milieu des falaises. Mais armé de patience, j’ai grimpé et dévalé tout ça, parfois accompagné sur un bout par un cycliste qui reste un peu à mon niveau et me demande ce que je fais avec tout ça. J’apprécie beaucoup les petites salutations ou signes d’encouragements que presque tous les cyclistes prennent soin de faire, et meme parfois des véhicules !
Puis arrivé à La Seyne sur Mer, j’étais attendu par Audrey, une grande amie de ma très chère Nathalie, qui allait m’héberger pour le weekend. Le sourire aux lèvres, nous nous rencontrons pour la première fois à cette occasion et elle me fait découvrir la superbe résidence où elle habite : construite en plein l’ancien parc de Michel Pacha – grand explorateur -, elle est pleine de plantes et de fleurs parfois exotiques. Le reve !!
Nous nous sommes super bien entendus, et le lendemain nous sommes allés dans une crique d’où l’on pouvait apercevoir la « Tete de l’aigle » que vous pouvez voir ici. C’était impressionnant !
Et l’eau était tellement tentante… que l’on s’est baigné !! Tentante, mais pas chaude pour autant ! J’y suis quand meme resté un bon quart d’heure, puis nous avons grignoté et sommes rentrés.
Audrey m’a aussi fait découvrir la première des douzes recettes que je vais recueillir (mais y en aura-t-il seulement 12 ? ˆˆ) : le Miam O Fruits ! Un excellent petit déjeuner qui donne le plein d’énergie !
Les deux jours que j’ai passé là m’ont fait beaucoup de bien et donné beaucoup de joie : Audrey est une grande voyageuse qui a passé 3 ans à voyager en bateau pour un « presque » tour du monde, et nous nous sommes fait rever mutuellement avec nos expériences ou projets de voyages !
12 – Premier camping sauvage, et première auberge de jeunesse. Et une chambre à air en moins au milieu. 17 au 19 mars 2014
Plein d’énergie, me voilà en route pour Saint-Tropez ! Je pars avec un temps magnifique, les palmiers partout sur les bords de route et une superbe piste cyclable le long du littoral… Y a de quoi etre heureux, nan ?? Bon, sauf qu’il a fallu que je m’éloigne de la cote pour aller un peu plus « tout droit » car sinon ça rallongeait vraiment trop le parcours. Et là, ça commence à piquer un peu plus : j’ai passé mon premier « col » (que je n’ai meme pas photographié parce qu’il culminait à… 312 mètres il me semble. Mais bon, je partais du niveau de la mer, à la base ! Donc fallait quand meme les grimper !), puis le ciel a commencé à s’assombrir. En fait, je suis arrivé à Saint Tropez en me demandant s’il allait pleuvoir, et sans avoir de solution pour dormir. Je voulais essayer d’avoir l’hospitalité en accoustant les gens, mais d’une, Saint Trop, c’est pas le top pour ça… de deux, en cette saison, il n’y a de toute façon presque personne… et enfin, presque tous les campings sont fermés. Et je n’avais pas envie de payer pour cette première nuit en freestyleˆˆ Donc, et bah ce fut du camping sauvage ! A coté d’une vigne, après avoir demandé à deux mecs qui ont haussé les épaules en disant que ça ne dérangeait pas. Seul bémol, je n’avais pas pu remplir mon gros réservoir d’eau, donc j’ai juste eu de quoi me cuire des pates et boire pour la nuit. La douche froide, je la ferai la prochaine fois !
La nuit se passe bien, pas froid du tout et un peu excité de ces retrouvailles avec ma tente que je n’avais pas sortie depuis mon départ, je suis d’attaque le lendemain. Je fais route cette fois vers Cannes, pour rejoindre Antibes. En chemin, je suis doublé dans une cote par tout un club de cyclisme, avec beaucoup d’encouragements et quelques mots échangés en pédalant. Puis quelques kilomètres plus loin, je les trouve en train de se faire une pause à une boulangerie. Je m’arrete et en profite pour me ressourcer un peu aussi. C’est l’occasion de discuter encore un peu plus avant de reprendre la route.
A cette occasion, je constate qu’un peu tous mes pneus se sont légèrement dégonflés : j’en profite donc pour une petite révision globale, et un regonflage en règle. Là où j’ai déconné, c’est que je savais que ma chambre à air avant était un peu tordue dans le pneu, et je reportais chaque fois de la démonter, la remettre bien et la regonfler… En tout cas, c’est ainsi que j’explique le « coup de feu » que j’ai entendu une dizaine de kilomètres plus loin ! Dans une descente, avec une vitesse controlée, cette meme chambre à air a complètement explosé ! Il n’y a qu’à voir la photo ! Je n’avais jamais vu ça… Et il me restait encore 30km pour arriver à Antibes.
Je m’y suis repris à plusieurs reprises pour la réparer, et c’est au final trois rustines et du scotch très puissant qui m’ont permis de faire la route… non sans la regonfler de temps en temps ! Et oui, car alors que j’étais persuadé d’en avoir avec moi, je n’avais pas pris de chambre à air de rechange !
Heureusement, le soir j’étais hébergé chez Alicia et Julien ! J’ai pu d’une part « rattraper » mon camping sauvage avec une bonne douche bien chaude, et d’autre part acheter le lendemain deux nouvelles chambres à air et quelques rustines. Le tout avec un bon diner et un bon petit déjeuner ! C’était mon dernier point de chute « connu » avant l’Italie… et le suivant est à Sofia, en Bulgarie. Il va falloir tenir maintenant !
13 – Monaco, puis l’Italie ! Et quelques « premières »… Du 20 au 22 mars
Nice était la dernière nuit que je devais passer en France. Mais je voulais faire un saut à Monaco quand meme ! Je suis monté jusqu’au palais pour serrer la pince au prince, mais il était absent. En fait, je voulais prendre une photo devant de belles et grosses voitures avec une pancarte sur mon vélo « My bike is a Ferrari ». Mais le casino était un peu loin, et devant le palais j’ai été gentiment mais fermement accueilli par les gardiens : il est strictement interdit de laisser le moindre vélo ou quelconque véhicule. Je ne pouvais meme pas le poser, prendre la photo et repartir, il a fallu que je reste dessus… La vie n’a pas l’air facile pour ces gardiens ˆˆ Puis je suis reparti vers l’Est… Et c’est avec un petit peu de trac que j’ai franchi la frontière italienne… Je n’avais aucune idée de ce que j’allais trouver au delà : des sourires, de la méfiance, des difficultés, de l’hospitalité ?
Je suis parti un peu tard de Nice, car j’ai eu la surprise de trouver mon pneu avant à plat au matin, alors que j’avais changé la chambre à air la veille… Il y avait effectivement un minuscule trou : je ne sais pas d’où il vient, surtout avec les pneus que j’ai, alors peut-etre qu’elle était déjà trouée à l’achat… Une fois réparée, me voilà reparti plein pot !
La frontière est passée, les plaques d’immatriculation sont désormais ornées d’un I, et le drapeau de ma remorque commence à prendre une autre dimension. J’avais déjà un certain soutien des cyclistes en France, mais la frontière passée, presque tous me saluent et m’accompagnent d’encouragements : il faut dire que je n’ai quasiment pas eu de plat entre la frontière et Gènes. Mais ce qui est monté est descendu ensuite !
Et puis j’ai commencé à me soucier de où dormir : je n’avais pas trop envie de faire du camping sauvage pour ma première nuit en Italie, alors j’ai commencé à chercher assez tot. Puis j’ai croisé un couple autrichien qui étaient à vélo : après avoir un peu discuté, ils m’ont dit qu’ils étaient au camping où je comptais aller, mais que celui-ci était dallé de partout. Donc pour planter une tente, ça passe pas… La femme m’a indiqué un camping à Imperia – à 25 km de là – qui serait mieux. Je n’avais plus beaucoup de temps, mais j’ai accéléré et suis arrivé vers 18h30 là bas.
Et là, silence. Total. Imaginez un espace au milieux d’arbres, avec du gravier par terre, quelques bungalows, de grandes tentes pour plusieurs personnes par-ci par-là… mais personne. Vraiment curieux ! Et sur la porte de la réception, un message : « Prenez la place que vous voulez, nous viendrons à vous plus tard pour vous demander les papiers. » OK ! Bah je ne me suis pas fait prier : je me suis tranquillement installé, puis j’ai fait ma lessive et pris une bonne douche chaude. Le lendemain matin, je me suis levé de bonne heure comme chaque fois, et à 8h30 je décollais… sans avoir vu personne d’autre…
Et à cette occasion, j’ai senti que je franchissais un petit cap : j’ai commencé à devoir faire sécher mon linge sur ma remorque ! J’étais assez ému ˆˆ
Je ne savais pas exactement jusqu’où j’irai, mais j’étais bien motivé ! Pourtant, le dénivelé, l’air humide parfois et surtout le vent de cote m’ont fait oublier la possibilité d’arriver directement à Genes. D’autant que j’avais croisé à Nice un italien qui m’avait conseillé Savona. J’en ai donc fait mon point de chute. Mais alors que la cote italienne regorgeait de camping jusque là, il n’y en avait aucun dans cette ville ! Et le plus proche était à au moins 15km. J’ai donc jeté un coup d’oeil aux hotels (entendez par là que j’ai tourné en ville avec tout mon barda pendant presque une heure) pour constater que je ne m’en tirerai pas à moins de 30€ (après avoir négocié, sans petit déj, et le vélo dans la rue…). Autant dire, la misère quoi. Alors, je me suis « ouvert l’esprit » à d’autres possibilité, et en la longeant j’ai trouvé un coin de plage qui n’était pas éclairé par les lampadaires. J’y ai donc trainé mon vélo, et je m’y suis installé ! J’étends mon linge, je plante la tente, et tout va bien. J’ai meme pu négocier une pizza à peine plus petite que les classiques pour 3€ !
Genes ! Cette fois ci, c’était le bon jour ! Je me suis reveillé avec le bruit des vagues vers 7h30, et une heure plus tard tout était rangé plié, et j’étais sur mon vélo. Objectif : arriver là bas pour le déjeuner (il y avait un peu moins de 50 km). Après des hauts et des bas, j’arrive à temps. Et c’est peu dire !! A peine 30 minutes plus tard, il s’est mis à pleuvoir averse alors que j’étais déjà au chaud dans l’auberge de jeunesse. J’avais prévu de jongler afin de renflouer les caisses, mais ce ne sera pas pour cette fois ! J’ai plutot profité de la rencontre avec tous les autres occupants de l’auberge et j’ai passé une excellente soirée avec eux. Quel bonheur !
14- Journée Bonus à Genes ! 23 mars
Je fais un tout petit article sur cette journée, et notamment parce qu’au final je n’ai presque pas parlé de jongle pour l’instant ! C’était quand meme ma seule source de revenu prévue, donc faut quand meme le mentionner un minimum ! Sans revenir dessus, j’ai déjà jonglé à plusieurs reprises dans la rue : j’installe tout mon vélo, la carte de mon parcours suspendue, et ma pancarte en véléda avec écrit dessus dans la langue locale que je fais un tour d’europe à vélo, ainsi que quelques chiffres. De base, ça m’attire beaucoup de sympathie de la part des sportifs ou de toute personne qui essaie d’imaginer tout ce que ça implique… Puis vient la jongle. Je mets en général du « Rodrigo & Gabriela » qui m’inspire beaucoup et qui donne un rythme très stimulant, et je me fais plaisir, le sourire jusqu’aux oreilles ! Je jongle en général 30 à 45 minutes, puis je fais une pause d’une dizaine de minutes avant de recommencer.
Je parle de tout ça maintenant car cette journée « bonus » à Genes (j’avais prévu de partir, à l’origine, mais la météo potentiellement très mauvaise m’a retenu. Au final, il faisait bon, et ça m’a bien servi !) a été très très bonne pour mes finances ! En effet, avec environ 6 heures de jongle, je me suis fait… 106 euros ! J’ai du échanger tout ça contre des billets, parce que ça en devenait franchement très lourd !!
15 – En route vers Parme ! Du 24 au 25 mars
Je le savais : la route vers Parme allait etre un challenge, ne serait-ce que parce que le dénivelé est plutot sérieux. Et ça n’a pas manqué ˆˆ Je suis parti de Genes en début de matinée et suis parti vers le sud : direction Chiavari. Là, j’aurai pu descendre jusqu’à La Spezia, puis remonter le lendemain en suivant l’autoroute (mais en étant sur la départementale qui la cotoie, évidemment… Mais j’ai préféré aller directement vers Parme et m’attaquer tout de suite aux montagnes. J’ai déjeuné à Chiavari au bord de la plage après avoir été ébloui par les paysages de la cote italienne.
Je ne le savais pas encore en fait, mais pendant les heures suivantes, ainsi que le lendemain matin je n’allais cesser de monter. J’ai donc passé plusieurs heures à environ 7km/h au travers des montagnes. L’absence de bruit de moteur, le chant des oiseaux, le bruit des ruisseaux, l’air parfumée de vie et de nature était largement suffisant pour me laisser un moral au top tout du loin. Je me suis meme fait une petite séance de méditation au milieu de tout ça, après avoir vu un aigle décoller à mon passage ! A une vingtaine de kilomètres du sommet, le soleil allait bientot se coucher. J’ai donc demandé à un habitant si je pouvais mettre ma tente sur un coin d’herbe assez plat à coté de chez lui. Aucun souci, et une fois installé, sa fille est meme venue m’apporter des biscotte et une boite de thon (que j’ai déclinée).
La tente était non loin d’un torrent, et si le son est plaisant, l’air en est très rafraichi. Heureusement, mon duvet fait des merveilles, et je n’ai pas eu froid de la nuit. Je me suis reveillé le lendemain vers 7h, puis petit déjeuner, vaisselle et écriture de mon journal de bord. Enfin, j’ai repris la route en me ré-attaquant directement au dénivelé. Peu à peu, le ciel s’est assombri, et j’ai commencé à m’inquiéter du temps : à raison ! Car seulement quelques kilomètres plus loin, ce n’est pas de la pluie qui est tombée mais… de la grele ! Il me restait alors 2,5 km avant d’arriver au col culminant à 1000 mètres, j’ai protégé mes affaires par des sacs plastiques et j’ai continué. Arrivé en haut, c’était devenu de la neige assez abondante.
Je me suis alors arreté au bar/restaurant qui marquait le col. J’ai demandé un thé pour me réchauffer, et puis j’ai discuté avec le gérant, puis avec sa femme et sa fille qui sont arrivée. Au près du poele, ils ont découvert mon projet, je leur ai fait un petit spectacle de jonglerie et j’ai bien sympathisé avec eux. Dehors, il neigeait plus fort que jamais, et la femme m’a proposé de rester déjeuner. C’était clairement le bon moment pour patienter et reprendre des forces au chaud. J’ai donc accepter, sachant que j’avais un peu d’argent de coté et que je le méritais bien. Mais au moment de payer, ils ont très très gentiment insisté pour m’offrir le déjeuner en me souhaitant bonne chance et en me donnant leur adresse : le deal étant que je leur envoie une carte postale de Toulouse une fois que je serai rentré ! Je reprends alors ma route, malgré la neige qui continue de tomber, pour 100km qui doivent m’amener à Parme. Heureusement, il s’agit alors de descendre sur une grande partie du trajet, et bien que ne prenant pas de risque dans la descente, j’ai pu atteindre cet objectif ! A noter tout de meme que pour m’accueillir à Parme j’eus droit à une averse de folie comme j’en ai rarement vue… Et certainement jamais eu sur les épaules en pédalant ! Je ne serai meme pas allé cherché le courrier sous ce temps là, alors qu’il me restait entre 6 et 7 km à faire !
16 – La campagne italienne, pour la belle Venise. Du 27 au 28 mars
Parma n’avait pas toutes ses chances de son coté, je dois le dire. Je suis arrivé le 25 sous des trombes d’eau et du nuit. Puis le lendemain, j’ai été à la poste pour aller chercher un colis qui m’a été envoyé par mes parents. Sauf qu’il n’était toujours pas là, et quitte à passer un jour de plus en ville, j’ai pensé à jongler. Mais à peine sur mon vélo il s’est remis à pleuvoir assez fortement. J’étais donc bloqué dans un hotel – et non une auberge de jeunesse, donc l’ambiance n’avait rien à voir – très peu cher… Jusqu’au lendemain. Mais le lendemain – jeudi -, le colis était encore à Bologne. J’ai alors négocié avec eux en payant en avance pour qu’aussitot arrivé, il soit envoyé à Trieste.
A 12h, je prenais la route. Et plein pot ! J’avais en effet prévenu Giulia – rencontrée à l’auberge de Genes – que j’arriverai vendredi soir. Mais c’était sans compter la journée et demi « perdue » en attendant la poste. J’avais donc (mais sans le savoir exactement) 230 km à faire en un jour et demi. Donc le jeudi après-midi, j’avais juste une chose en tete : faire un maximum de route pour arriver assez tot à Padova le lendemain pour pouvoir y jongler une bonne heure (et oui, parce que 230km, c’est pas tout. Il faut aussi renflouer les caisse, parce que l’hotel de parme m’a couté…). J’ai pu faire une centaine de kilomètres dans l’après midi, jusqu’à m’arreter chez un producteur local à qui j’ai expliqué mon projet et demandé à planter ma tente sur un coin d’herbe. Aucun souci, et bien que je lui ai dit dès le début, il a meme absolument voulu me donner une foule de conseils en italien pour mon voyage, que visiter, etc… que je tachais de comprendre. Il m’a notamment conseillé la ville médiévale de Montagnana dont vous voyez l’entrée ici… sauf que lorsqu’il a commencé à m’en parler, j’ai cru qu’il me disait qu’il fallait absolument que j’aille voir les montagnes du coin – les Alpes quoi ! J’étais franchement pas convaincu xD Mais j’ai finalement compris ˆˆ
Le lendemain matin, le mot d’ordre était « Je déjeunerai à Padova. », soit 75 km plus loin. Mais j’étais bien d’attaque, et je me suis réveillé de moi-meme vers 7h30. J’avais du vent de face, donc c’était pas aussi facile que si c’était « seulement » 75km de plat, mais en poussant un peu je suis arrivé vers 13h à Padova. En son centre, je trouve un grand parc que j’élu immédiatement comme place idéale pour un déjeuner… et j’y trouve trois cyclo touristes français !! Ils venaient de Bretagne et comptaient aller jusque Trieste, voire un peu de Croatie. Ca a été très agréable de discuter un peu avec eux, puis ils sont partis visiter. J’ai déjeuné, puis un peu jonglé (mais peu de succès, dans cette ville…) et suis reparti pour les derniers 60km qui me séparaient de Venise.
Sur la route, j’ai vu cette magnifique maison qui m’a laissé planté là quelques minutes. Une heure et demi plus tard, j’arrivais en vue de Venise. J’avais rendez-vous sur la piazzale di Roma à l’entrée, le dernier endroit où l’on peut aller en vélo. Il faut clairement le dire : si je n’avais pas rencontré Giulia, je n’aurai RIEN vu de Venise puisque je ne peux pas m’éloigner très loin de mon vélo quand je suis seul, et que là il y a le gros inconvénient des ponts en plus. Je n’aurai certainement pas pu y consacrer plus d’une heure… Alors que je suis en train de vivre un weekend de folie, à rencontrer une foule de gens de tous horizons, et avec une visite de Venise de jour et de nuit comme jamais ne peut en avoir un touriste quelconque
17 – L’hospitalité italienne, partie 1. Venise et ses merveilles. Du 28 mars au 1 avril
4 jours. Un peu moins d’une centaine d’heures qui ont un peu été pour moi des vacances d’été. Je suis arrivé vendredi soir et j’ai donc été accueilli par Giulia que j’avais rencontré à l’auberge de jeunesse de Genes. Grand chanceux que je suis, non seulement j’ai eu le privilège de son hospitalité, mais en plus elle n’habite qu’à 5 minutes de l’entrée de Venise… soit seulement deux ponts (tous avec des marches) à traverser ! J’ai pu donc laisser tout mon barda dans un joli appartement pour 4 personnes (de fois deux chambres pour deux) avec un canapé dans la salle à manger.
Dès le premier soir, Giulia m’a annoncé la couleur : « je vais te faire découvrir la ville, sa vie, de jour et de nuit. Et si tu veux bien, te faire voir les soirées que j’ai l’habitude d’y vivre. » Je ne me le suis pas fait dire deux fois ! J’ai donc rencontré des amis de tous bords, venant d’un peu partout en Italie, chacun ayant ses particularités et dialects. Il y en a bien plus qu’en France, et un italien de Venise peut ne rien comprendre quand il entend le parlé du sud !
Le vélo à l’abri, l’esprit d’autant plus libre et serein, j’ai pu arpenter les ruelles et les ponts de Venise. Les campos, ces places au carrefour de ruelles, qui historiquement (parfois) étaient les espaces utilisés pour cultiver suffisamment pour nourrir la population. Les détails, les anciens canaux, l’histoire de telle église ou la raison de telle tradition… Ma guide était là, et je l’écoutais attentivement. Et quand l’heure de la pause arrive, boire un Spritz, spécialité Vénitienne, était idéal.
La journée du lundi a été un peu spéciale aussi : sans carte, je me suis enfoui dans les ruelles de Venise en ne suivant que mon inspiration, en m’arretant aussi longtemps que je voulais pour admirer ceci ou cela. J’ai d’ailleurs profité d’une exposition d’art gratuite, jonglé sur les quais, observé un embouteillage de gondoles, et suis finalement allé à l’autre bout de la ville, dans le labyrinthe de Castello, pour aller dans une librairie assez hétéroclyte.
Ah ! Et voilà une photo attendue par plusieurs d’entre vous ! En effet, j’ai regroupé là la première « preuve » de deux gages : le bisous et les spécialités françaises ! Je précise d’ailleurs que la photo du bisous avait déjà été prise à Genes, déjà avec Giulia, mais que comme nous devions nous revoir, je me suis dit qu’il valait mieux attendre : l’avenir me réservait peut-etre des surprises. Et ça n’a pas manqué : après ces quatre jours passés ensemble, nous avions évidemment plus de complicité qu’en s’étant juste croisés à l’auberge. Ainsi, le coeur y était encore plus Quelques minutes plus tard, je reprenais mon vélo pour faire une soixantaines de kilomètres en cette fin de journée, en direction de Trieste. Cela fait partie du deal, il était temps que je reparte : la Croatie m’appelle !